Détournée par certains consommateurs, qui y ont recours à des fins esthétiques, la cyproheptadine (Périactine 4 mg), antihistaminique indiqué dans le traitement des conjonctivites et rhinites allergiques, sera disponible uniquement sur ordonnance à compter du 10 juillet.
Cette décision prise par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) vise à lutter contre le détournement de ce médicament. « Malgré les mesures d’information mises en place depuis 2022, les mésusages persistent », constate l’ANSM, qui a donc décidé de prendre des mesures pour contrer ce phénomène. Indiquée chez l'adulte et l'enfant de plus de 6 ans, dans le traitement des symptômes allergiques tels que la rhinite, la conjonctivite ou l'urticaire, la spécialité Périactine est plébiscitée par certains consommateurs pour ses effets orexigènes. Elle a notamment été popularisée sur les réseaux sociaux par certains influenceurs, qui conseillent son usage pour faire grossir les fesses. Objectif : sculpter le corps pour avoir une silhouette en sablier, à l’instar de la star américaine Kim Kardashian. Certaines personnalités très suivies sur Internet promettaient ainsi à leurs fans que la prise de Périactine pourrait leur faire prendre trois kilos en moins d’un mois.
Cet usage détourné n’est toutefois pas sans conséquence et peut entraîner des effets secondaires graves, « dont des effets centraux (baisse de vigilance, somnolence) et anticholinergiques (constipation, trouble de la vision, palpitations…) qui peuvent être importants dans le contexte de ce mésusage », souligne l’ANSM. En conséquence, l’autorité sanitaire a décidé de classer la cyproheptadine sur la liste I des substances vénéneuses. À compter du 10 juillet 2024, « tout médicament contenant de la cyproheptadine ne pourra être dispensé que sur prescription médicale ». Le gendarme du médicament rappelle, par ailleurs, que « des alternatives antihistaminiques (notamment H1 de nouvelle génération) existent pour le traitement en première intention des allergies et sont généralement mieux tolérées ». Certains d’entre eux sont disponibles sans ordonnance. L’ANSM invite enfin les professionnels de santé à informer les patients des risques liés à ce médicament lors de la prescription et de la délivrance.
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