LA SUBSTITUTION est à la peine. À la fin du mois d’août 2009, le taux de pénétration des génériques atteint seulement 75,6 %. Ce qui « laisse à penser qu’il sera très difficile, voire impossible, d’atteindre l’objectif fixé à fin décembre 2009 (82,9 %) », indique l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF), à l’issue de la dernière commission paritaire nationale chargée d’assurer le suivi de la convention pharmaceutique.
Déjà, lors de la Journée de l’économie de l’officine organisée par « le Quotidien » le 30 septembre, les représentants de la profession avaient fait remarquer que les courbes stagnaient. Une nouvelle mobilisation des pharmaciens et des équipes officinales semble nécessaire. Car rien n’est jamais acquis définitivement : « À chaque fois que de nouveaux génériques arrivent sur le marché, il faut arriver à les faire accepter par les patients », souligne ainsi Philippe Besset, président de la commission Économie de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Et puis, le nombre de spécialités génériques augmentant, il y a de plus en plus de médicaments à substituer sur une même ordonnance. L’exercice devient donc plus compliqué pour les patients, et pour les pharmaciens.
Des événements indésirables.
D’autres événements sont venus perturber la belle mécanique de la substitution. Parmi eux, l’annonce en juin par l’Agence européenne du médicament (EMEA) de sa volonté de retirer prochainement du marché les spécialités contenant du dextropropoxyphène dont le très prescrit Di-Antalvic. En effet, dans la foulée de cette décision, le nombre de prescription de ces produits, substitués entre 80 et 90 %, a baissé, entraînant du même coup une diminution du taux de pénétration global.
De même, explique Gilles Bonnefond, président délégué de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), le simple changement du sel associé au périndopril (Coversyl) entrepris par le laboratoire princeps a déstabilisé le marché. Au lieu d’atteindre les 60 % de substitution attendus, le groupe du périndopril n’a pas dépassé les 25 %. Enfin, ajoute Gilles Bonnefond, il ne faut pas oublier la pression exercée par certains fabricants de princeps sur les médecins et l’utilisation de la mention « non substituable » parfois de façon abusive.
C’est dans ce contexte que survient l’offensive générique sur Plavix, l’un des blockbusters de la prescription en France. « C’est l’enjeu de cette fin d’année », estime le président délégué de l’USPO. Pour lui, même si l’objectif de 82,9 % pour 2009 sera difficile à atteindre, l’arrivée sur le marché de ce produit devrait au moins permettre de respecter le taux de progression de 9 % prévu pour cette année.
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