« Pendant plus de vingt ans d’exercice en officine, j’ai vu des patients qui recherchaient d’autres traitements, constaté les effets secondaires de certains médicaments et j’ai souhaité donner une autre orientation à ma carrière », explique Françoise Caritan, docteur en pharmacie. Elle s’inscrit alors au certificat d’herbaliste dispensé par l’École lyonnaise des plantes médicinales et des savoirs naturels. Et après trois ans de formation, elle ouvre début septembre, une boutique consacrée aux plantes dans le petit bourg de Saint-Ciers-sur-Gironde (3 000 habitants).
Fille de commerçants et passionné par l’exercice au comptoir, elle a découvert la phytothérapie dès son premier stage en officine : « J’ai passé deux mois à faire des mélanges et découvrir ce beau métier, explique-t-elle. Mais les études de pharmacie m’ont un peu éloigné de cette pratique. À l’époque, les plantes passaient pour ne pas être efficaces. »
Après 21 ans d’exercice comme assistante dans des officines de Nord-Gironde, elle décide de revenir à ses premières amours, suit la formation lyonnaise, approfondit ses connaissances et se lance dans l’aventure.
Bio et local
D’abord le choix des produits. Elle travaille principalement avec des producteurs bios et si possible locaux : « Souvent, une plante se développe dans un environnement adapté aux personnes qui y vivent, explique-t-elle. Par exemple, on utilise beaucoup l’hamamélis du Canada comme veinotonique, alors que nous avons ici le noisetier qui est équivalent. De plus, je ne travaille qu’avec des professionnels qui respectent culture, cueillette et transformation des plantes. »
Dans sa boutique, on trouve plus d’une centaine de plantes sous diverses formes : sèches, hydrolats, macérâts aqueux, teinture mère, gélules, infusettes, en gemmothérapie… Elle propose aussi des pollens, des gelées royales, une gamme de cosmétiques naturels et quelques huiles essentielles, même si elle n’est pas très favorable à ces dernières, difficiles à doser et potentiellement dangereuses.
Pour le moment, elle accueille une dizaine de clients par jour. La plupart recherchent des plantes pour améliorer leur bien-être impacté par des problèmes de sommeil ou des difficultés digestives.
Herboriste oui, mais pharmacien
Très favorable au retour d’un diplôme d’herboriste, Françoise Caritan le souhaite néanmoins réservé aux docteurs en pharmacie : « Cela nous permet de délivrer des plantes en tenant compte de toutes les interactions possibles avec les traitements en cours, explique-t-elle. D’ailleurs, je souhaite travailler avec le monde médical, car on ne peut opposer plantes et médecine conventionnelle. » Elle a déjà établi de bons contacts avec des médecins et des pharmaciens du secteur. Et pour concilier les deux « mondes », elle affiche côte à côte dans sa boutique, ses diplômes d’herbaliste et de pharmacien : « Cela rassure les clients », avoue-t-elle.
Bien dans son nouvel exercice, Françoise Caritan, l’est aussi dans son village et dans sa région : « Il me semble important d’apporter la connaissance et l’usage des plantes dans un milieu rural qui est très demandeur. » Elle prépare d’ailleurs une série de conférences à destination du grand public. La première pourrait être consacrée au rôle des épices et aromates dans l’alimentation.
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