Moins de 10 % des médicaments frappés par un retrait de marché ont été effectivement retirés de la vente à l’échelle mondiale. Les chercheurs de l’université d’Oxford, à l’origine de ces révélations, établissent même que dans 39 % des cas, ils ne sont interdits de vente que dans un seul pays.
Ces chercheurs ont confronté les données d’une vingtaine de sites de pharmacovigilance et d’agences du médicament dans le monde, portant sur 462 médicaments retirés du marché entre 1950 et 2014. À l’origine de ces retraits se trouve le plus souvent une hépatotoxicité. Les chercheurs ont par ailleurs établi que, au fil de ces six décennies, l’intervalle médian entre la première déclaration d’effets indésirables et le retrait effectif du produit restait de six ans.
De grandes disparités subsistent également entre les continents. Le taux de retraits est ainsi plus faible en Afrique que partout dans le monde. « 4 % des pays africains seulement ont développé un système de pharmacovigilance et 39 % manquent de capacités réglementaires adéquates », révèlent les chercheurs, notant que, par conséquent, les médicaments nocifs sont moins susceptibles d’être retirés dans les pays africains.
De manière générale, les scientifiques préconisent une meilleure coordination entre les autorités de réglementation des médicaments et une transparence accrue dans la présentation des présumés effets indésirables des médicaments afin d’améliorer les processus de prise de décision.
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