Intervenant lors une table ronde sur les biosimilaires hier, la pharmacienne et députée de Seine-Maritime Agnès Firmin Le Bodo, déplore le « rétropédalage » du gouvernement sur le droit de substitution biosimilaire du pharmacien et préconise de « repartir d'une page blanche ».
L'abrogation pure et simple des deux articles instituant et encadrant le droit de substitution biosimilaire par le pharmacien au Code de santé publique, figurant à l'avant-projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020, continue de faire réagir les différents acteurs de la chaîne du médicament.
À la veille de la présentation de cet avant-PLFSS en Conseil des ministres, la députée Agnès Firmin Le Bodo (groupe AGIR) s'est exprimée hier sur le sujet, au cours d'un colloque organisé par le magazine « Pharmaceutiques » en partenariat avec le GEMME. À ses yeux, l'implantation des biosimilaires à l'hôpital est autant un succès que le développement en ville est un échec. « On a raté la transition en ville d'abord par un manque d'informations vers les professionnels de santé - aussi bien les médecins de ville que les pharmaciens d'officine - qui a conduit à une méconnaissance de ce qu'est un biosimilaire. »
Pour la députée, l'abrogation du droit de substitution biosimilaire est un « rétropédalage paradoxal ». En effet, « tout le monde est d'accord sur le fait qu'il faut préserver notre système de santé et qu'il y a nécessité de faire des économies. Avec les biosimilaires, je crois avoir compris que le chiffre de 300 millions d'euros d'économies était atteignable en une année. Quand on peut faire 300 millions d'euros d'économies sans perturber l'accessibilité des traitements et sans crainte pour la tolérance aux traitements des patients, je crois qu'on n'a pas le droit de passer à côté ». Considérant qu'avec les biosimilaires, « on peut faire des économies pour un bien équivalent pour les patients - car c'est le patient qui compte - il faut être citoyen responsable. On est parti sur un malentendu, il faut repartir d'une page blanche », lance Agnès Firmin Le Bodo.
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