Dès 2019, les pharmaciens suisses pourront dispenser sans ordonnance certains médicaments à prescription obligatoire. La nouvelle loi sur les produits thérapeutiques prévoit également que certains produits réservés aujourd’hui exclusivement à l’officine puissent être commercialisés en drogueries.
Depuis plusieurs années, les pharmaciens suisses sont autorisés à délivrer sans ordonnance des médicaments à prescription obligatoire*, y compris des antibiotiques en cas de cystites, mais exclusivement dans des cas exceptionnels justifiés. Les pharmaciens engagent dans ce cas leur responsabilité.
Au 1er janvier prochain, ils auront les coudées plus franches. En effet, la loi révisée sur les produits thérapeutiques, adoptée le 21 septembre dernier par le Conseil fédéral, prévoit que les pharmaciens pourront désormais dispenser sans ordonnance, toujours sous leur responsabilité, certains médicaments à prescription obligatoire. Et ce sans devoir justifier d’une situation exceptionnelle.
La liste de ces médicaments répondant à des indications précises, établie par un comité d’experts de médecins et de pharmaciens, sera rendue publique courant novembre, par Swissmedic (l’agence suisse du médicament). D’ores et déjà, certains antihistaminiques contre les rhinites allergiques saisonnières y figurent, un premier consensus ayant été trouvé sur l’indication « rhinite allergique ou rhinoconjonctivite ».
Les pharmaciens suisses voient dans la prescription officinale le couronnement de dix ans de bataille politique. En retour, à partir du 1er novembre, ils partageront avec les droguistes le marché de certains médicaments disponibles sans ordonnance mais jusqu’à présent délivrés uniquement sur conseil d’une personne exerçant une profession médicale (médecin propharmacien et pharmacien).
À noter que la profession de droguiste, qui n’existe pas en France, est reconnue compétente pour délivrer des produits OTC. Ce compromis obtenu entre pharmaciens et droguistes a permis d’endiguer l'accroissement de la concurrence de la grande distribution, et notamment du géant Migros, qui aurait bénéficié, le cas échéant, de l’extension de la catégorie des produits délivrés sans conseil spécialisé.
*À l’exception des stupéfiants.
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