Lors d'une conférence de presse ce 3 mars, Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) a fait le point sur les ruptures et tensions d'approvisionnement. Malgré une baisse de la consommation, la situation est toujours tendue au niveau de l'amoxicilline et des corticoïdes.
Ces derniers jours ont également été marqués par le retour de l'approvisionnement en direct pour le paracétamol. Un retour au système classique avec 80 % de commandes en direct et 20 % venant des grossistes, sauf pour les formes en suppositoire, pour lesquelles des difficultés sont toujours observées. « Il y a eu une demande très importante en paracétamol cet hiver mais la cause principale des tensions observées ces dernières semaines, c'est le manque d'anticipation des industriels. Ils ont calculé leur volume de production sur les chiffres de 2021, sans prendre en compte le retour de certaines pathologies hivernales et la fin des gestes barrières », regrette aujourd'hui Pierre-Olivier Variot. Ces dernières semaines, le président de l'USPO note par ailleurs une baisse de la demande de paracétamol, attribuable à l'évolution positive de la situation épidémiologique, avec la fin de l'épidémie de bronchiolite, des indicateurs grippe de nouveau en baisse en ville et à l'hôpital et des cas de Covid qui se maintiennent à un niveau relativement bas.
Concernant les corticoïdes, une baisse de la consommation est aussi observée depuis janvier. Malgré cela, « des tensions sont toujours observées, avec de grandes disparités selon les officines », explique Pierre-Olivier Variot. « Les laboratoires livrent en priorité leurs clients numéro 1, donc ces derniers ont du stock. En revanche, les autres pharmacies ont beaucoup plus de mal à être approvisionnées. » Des différences sont observées pour l'approvisionnement en prednisolone, les tensions sur cette spécialité s'expliquant en effet par des problèmes au niveau d'un adjuvant. « Pour la prednisone, par contre, c'est une vraie rupture, tous les laboratoires sont concernés et il n'y a pas de disparités entre les officines », complète le président de l'USPO.
Sur le front de l'amoxicilline en revanche, les disparités entre officines sont également observées, comme avec la prednisolone. « Les pharmacies qui peuvent s'approvisionner en direct en ont, mais pour les autres c'est beaucoup plus compliqué. Aujourd'hui, il y a moins de problèmes car la consommation d'amoxicilline a fortement diminué. Comme il y a moins de demande, cela laisse plus de temps pour reconstituer un stock mais l'approvisionnement reste tendu malgré tout. L'arrêt de la commercialisation de Josacine a également aggravé la situation », résume le président de l'USPO.
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