ON LE SAIT, les pouvoirs publics misent beaucoup sur le développement des génériques. Pour faciliter encore et toujours la substitution, une nouvelle notion a vu le jour, celle de générique FOLM*, encore appelée « quasi-générique ». Pourquoi une telle dénomination ? Parce que sans être des génériques au sens strict de leur définition, ces spécialités en sont néanmoins très proches, hormis le fait qu’elles se présentent sous une forme pharmaceutique orale à libération modifiée différente de celle de la spécialité de référence. L’intérêt de ces quasi-génériques ? Contrer les stratégies de contournement de la substitution mises en place par certains fabricants de princeps. Avec cet objectif, plusieurs dispositions ont été spécialement créées. D’abord, afin de rendre ces quasi génériques substituables, leur inscription au répertoire a été autorisée (décret du 5 février). En pratique, il sera possible de substituer des médicaments identiques en termes de composition et de bioéquivalence, même s’ils présentent une forme galénique différente de celle du princeps. Ensuite, pour inciter leur substitution par les pharmaciens, les avantages commerciaux des quasi-génériques et des génériques ont été alignés. Concrètement, les officinaux peuvent désormais bénéficier d’une remise commerciale de 17 % (contre 2,5 % auparavant) pour l’achat d’un générique FOLM, pour peu qu’il soit inscrit au répertoire (loi de financement de la Sécurité sociale pour 2011). Enfin, un arrêté publié la semaine dernière leur applique le principe « marge générique = marge princeps » et donne la touche finale au dispositif (voir « le Quotidien » du 21 mars).
Tout est donc prêt pour accueillir les premiers d’entre eux à base d’ésoméprazole (Inexium). Deux groupes viennent même d’être créés : Inexium 20 mg et Inexium 40 mg, comprimés gastrorésistants. « On peut penser que l’Inexium sera substituable dans la deuxième quinzaine d’avril 2011 », précise l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF).
Une mesure cohérente.
La parution de l’arrêté donnant une équivalence de marge représente « une satisfaction pour nous, indique Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Car il s’agit d’un élément essentiel à l’heure où une molécule importante en terme de potentiel d’économies arrive sur le marché ». Le président de la FSPF souligne, non sans une pointe d’ironie, qu’il semble finalement assez aisé de modifier l’arrêté de marge. Une façon de glisser au gouvernement qu’il n’est pas plus compliqué de revoir le seuil des tranches de la marge dégressive lissée (MDL). Gilles Bonnefond se dit également très satisfait des mesures en faveur des quasi-génériques. Pour le président délégué de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), celles-ci sont en cohérence avec la volonté de développer la substitution en France. « Cela montre également que ceux qui préconisent la mise en place de TFR sont en totale contradiction avec le développement des génériques et des quasi-génériques », ajoute-t-il. « Le générique est toujours devant nous, conclut-il. Le champ de développement et le potentiel d’économies sont encore importants. »
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