LES SYNDICATS de pharmaciens se sont engagés, par un avenant à la Convention, à atteindre 85 % de taux de substitution. Un objectif ambitieux, selon le Collectif national des groupements de pharmaciens d’officine (CNGPO), qui vient de lancer un dispositif d’accompagnement pour les confrères et leurs équipes. « Les groupements ont, historiquement, un rôle essentiel dans la mise en place de la substitution. C’est grâce à eux que le tout premier pallier, fixé à 35 % à l’époque, a été rapidement franchi », se souvient le président du Collectif, Pascal Louis.
Ce « Dossier génériques », réalisé par le CNGPO, comprend deux volets. Le premier fait le point sur les règles du jeu de la substitution : rappel des objectifs conventionnels, de la liste des produits substituables, des règles de la substitution, etc. « Nous partons souvent du principe que les bases de la substitution sont acquises, ce n’est pas si sûr. Nous avons choisi de rappeler que la substitution est impossible en cas de refus du patient. C’est vrai aussi lorsque le médecin s’y est opposé pour des raisons particulières tenant au patient, en portant la mention exclusivement manuscrite « non substituable » avant la dénomination de la spécialité prescrite. Ce qui exclut l’accolade « NS » face à plusieurs produits ou son utilisation systématique pour tous les produits d’une ordonnance, générée par un logiciel métier », précise Pascal Louis.
Vrai/faux.
À ses yeux, il est tout aussi important de rappeler quelle est la pratique du tiers-payant contre génériques. « Si le patient refuse de se faire délivrer des génériques, il devra régler les produits non substitués au pharmacien et se charger lui-même de son remboursement auprès de la caisse d’assurance-maladie. » C’est l’occasion de rappeler que l’ensemble des assurés sociaux est concerné par cette mesure, dès lors qu’il existe un générique à un médicament prescrit. Sont exclus de cette règle les médicaments soumis au tarif forfaitaire de responsabilité (TFR), les médicaments princeps dont le prix est égal ou inférieur à celui des génériques et les spécialités Lévothyrox et Subutex. Par ailleurs, la version SESAM Vitale 1.40, essentielle pour lire les codes Datamatrix, donne la possibilité au pharmacien d’indiquer la raison d’une absence de substitution. Or seulement un tiers des pharmacies serait aujourd’hui équipé.
Le second volet du « Dossier génériques » offre deux outils pour convaincre patients et médecins de permettre la substitution. Un argumentaire vrai/faux est mis à disposition pour répondre aux doutes des patients au comptoir. Et une lettre type, destinée aux médecins, est proposée aux pharmaciens qui rencontrent des difficultés de substitution, notamment liées à un usage important de la mention « non substituable » sur les ordonnances. Le CNGPO incite les pharmaciens d’un même bassin de vie à travailler main dans la main en faveur de la substitution et, pourquoi pas, à cosigner cette lettre. « La concurrence entre confrères ne doit pas se jouer sur le générique, nous avons tous les mêmes objectifs », insiste Pascal Louis. Le « Dossier génériques », disponible à tous sur le site du CNGPO, va parvenir à chaque pharmacien dont le groupement adhère au CNGPO, par voie électronique ou postale, soit une cible de 11 000 officines.
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