Les données des années 2013 et 2014 ont été prises en compte sur 58 services d'urgences (et plus de 42 000 dossiers) aux États-Unis, dans le cadre de cette étude sur les visites aux urgences (et les hospitalisations) consécutives aux effets indésirables (EI) de certains médicaments. Sur les années 2013-2014, les données montrent que, pour 1 000 personnes, 4 visites aux urgences dues à ces EI surviennent annuellement. La part des femmes concernées est supérieure (57,1 %), ainsi que celle des plus âgés (34,5 % des visites survenaient chez les personnes de plus de 65 ans).
Les anticoagulants, antibiotiques et antidiabétiques (impliqués dans 46,9 % des visites aux urgences) entraînaient des EI tels que des hémorragies (dans près de 80 % des visites liées aux anticoagulants), des réactions allergiques modérées à sévères (dans 18,2 % des visites liées à des antibiotiques) et des hypoglycémies avec des effets neurologiques modérés à sévères (dans 47,6 % des cas liés aux antidiabétiques).
Un taux d'hospitalisation subséquent variable
Les antibiotiques sont les premiers impliqués chez les enfants de moins de 5 ans (à 56,4 %) ; les antibiotiques et les antipsychotiques chez les enfants de 6 à 19 ans (pour respectivement 31,8 % et 4,5 %) ; et les anticoagulants, antidiabétiques et analgésiques opioïdes chez les patients de plus de 65 ans. Une attention doit donc être plus particulièrement portée à la justification de prescriptions d'antibiotiques et d'antipsychotiques chez les plus jeunes, soulignent les auteurs.
Parmi l’ensemble des visites aux urgences, 27,3 % ont entraîné une hospitalisation, en particulier chez les plus âgés (43,6 % d'hospitalisation chez les plus de 65 ans).
Et si les antibiotiques sont les médicaments qui entraînent le plus de visites aux urgences (toutes tranches d'âges confondues), ce sont aussi ceux qui entraînent le moins d'hospitalisations (7,1 %).
Anticoagulants chez les plus de 65 ans
Chez les personnes âgées de plus de 65 ans, les anticoagulants, antidiabétiques et analgésiques opioïdes étaient impliqués dans 59,9 % des visites aux urgences pour EI. Quatre anticoagulants (warfarine, rivaroxaban, dabigatran et énoxaparine) et 5 antidiabétiques (insuline et 4 antidiabétiques oraux : metformine, glipizide, glibenclamide et glimépiride) faisaient partie des 15 médicaments les plus impliqués.
Les anticoagulants étaient impliqués dans 27,5 % des passages aux urgences entre 65 et 79 ans, mais dans 38,8 % après 79 ans. Et si, entre 2009 et 2014, l’utilisation d'anticoagulants oraux a augmenté de 38 %, les passages aux urgences liés à ces mêmes médicaments ont eux augmenté de 57 % dans le même temps.
La warfarine était en cause dans 85,7 % des visites aux urgences liés aux anticoagulants chez les plus de 65 ans (avec 49,8 % d'hospitalisations) et les anticoagulants oraux (apixaban, dabigatran et rivaroxaban) dans 12 % de ces visites (mais avec un taux d'hospitalisations de 55,7 %).
Un commentaire éditorial (2) accompagnant cet article souligne le risque des prescriptions par de multiples intervenants et la difficulté à coordonner ces traitements. En France, c'est là que le pharmacien trouve toute sa place, en centralisant la délivrance des médicaments à un même patient, et en organisant son suivi, en particulier autour de la prise d'anticoagulants.
1) US Emergency Department Visits for Outpatient Adverse Drug Events, 2013-2014 ; « JAMA ». 2016 ; 316(20):2115-2125. doi : 10.1001/jama.2016.16201.
2) Reducing Adverse Drug Events : The Need to Rethink Outpatient Prescribing, « JAMA ». 2016 ; 316(20):2092-2093. doi : 10.1001/jama.2016.16392
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