Les chiffres fournis par l’assurance-maladie sont sans appel : les médicaments biosimilaires restent très minoritaires dans les remboursements. Les résultats disponibles sur le site Ameli.fr pour les six premiers mois de 2019 ne font pas ressortir d’évolution des prescriptions.
Le « mauvais élève » est l’adalimumab. Dernier arrivé pour cette période de test (décret publié en février 2019), l’Humira domine encore largement les remboursements de prescriptions issues des services hospitaliers. Avec plus de 118 millions d’euros pris en charge par l’assurance-maladie lors du 1er semestre, les quatre biosimilaires disponibles (Amgevita, Hulio, Hyrimoz et Imraldi) atteignent difficilement les 8 millions d’euros (soit 7 % des remboursements). En nombre de conditionnements, l’Humira représente en moyenne par mois plus de 31 000 boîtes délivrées tout dosage confondu.
Au milieu de ce classement, les utilisateurs de l’insuline glargine semblent un peu adopter le seul biosimilaire disponible : l’abasaglar. Au mois de janvier 2019, 41 412 boîtes de Lantus ont été remboursées. En juin, ce chiffre est descendu à 37 705 unités (soit 10 % de décroissance). Mais, la Lantus représente encore près de 80 % des remboursements sur ces six mois. Le niveau de prise en charge atteint les dix millions d’euros.
Etanercept montre la voie
La meilleure performance, pour ce premier semestre, est réalisée par la famille de l’etanercept. Les données montrent une progression des différents biosimilaires disponibles (Benepali et Erelzi) dans les remboursements. La spécialité de référence, l’Enbrel, cumule 56 821 boîtes remboursées sur le semestre pour 23 865 de biosimilaires. Ces derniers dépassent les 13 millions d’euros de remboursement sur un total, pour cette famille, de 51 millions d’euros. La phase de croissance semble amorcée.
Pour rappel, depuis le début de l’année, trois classes thérapeutiques font l’objet d’une expérimentation inédite en France. L'objectif est de développer ces médicaments en s’appuyant sur l’hôpital. L’insuline glargine, l’etanercept et l’adalimumab doivent, dans certains établissements de santé pilotes, être privilégiés pour les ordonnances délivrées en ville. En contrepartie, ces services hospitaliers se voient dotés d’allocation financière spécifique.
Les données publiées correspondent seulement aux premiers mois de l’expérimentation. Un switch de molécules, pour ces traitements chroniques, peut s’avérer en pratique difficile. Il reste encore beaucoup de patients et de professionnels de santé à convaincre. Peut-être la mobilisation des acteurs de la ville pourra-t-elle aider la croissance des médicaments biosimilaires.
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