ON ESTIME qu’il existe de 10 000 à 50 000 plantes médicinales traditionnelles dans le monde. Un potentiel énorme, mais encore relativement peu exploré par l’industrie pharmaceutique pour deux raisons : la difficulté de sélectionner les plantes réellement « bioactives » et le coût de telles recherches. Une équipe internationale (Grande-Bretagne, Népal, Nouvelle-Zélande) dirigée par
Julie Hawkins a adopté une méthode phylogénétique transculturelle appliquée à trois flores distinctes tant géographiquement (Népal, Nouvelle-Zélande et Afrique du Sud) que sur le plan botanique, et représentant 20?000?espèces de plantes traditionnelles (dont environ 1 500 aux vertus curatives reconnues).
Les auteurs mettent d’abord en évidence une communauté de caractéristiques phylogénétiques parmi les espèces à propriétés médicinales. L’examen des nœuds phylogénétiques significatifs indique en effet que ces nœuds, dans chacune des treize affections traitées par les plantes en question, incluent 133 % plus de plantes médicinales par rapport à des flores choisies au hasard (p ‹ 0,01).
Les distances phylogénétiques.
Pour examiner ensuite la relation entre les flores médicinales des trois régions géographiques, les chercheurs ont calculé les distances phylogénétiques (représentées par la longueur des branches entre taxons) au niveau de l’arbre phylogénétique combiné des trois flores. Celles-ci s’avèrent plus courtes entre les espèces médicinales qu’entre des plantes choisies au hasard. En clair, cette observation signifie qu’il existe un fort degré de conservation phylogénétique entre ces plantes à pouvoir curatif, quelle que soit la région d’origine. Mais cela suggère aussi que les nœuds découverts dans la flore d’une région du monde sont prédictifs de nœuds également dans les deux autres contrées.
Ce travail apporte des données nouvelles qui pourraient être précieuses dans la recherche pharmacologique. Il montre que, malgré la diversité de composition des flores dans des régions aussi éloignées (géographiquement et culturellement) que le Népal, la Nouvelle-Zélande ou l’Afrique du Sud, il existe des traits de conservatisme phylogénétique communs aux plantes utilisées pour leurs propriétés curatrices. La stratégie proposée par les chercheurs, soit un ciblage des plantes bioactives au travers de l’identification de nœuds phylogénétiques transculturels, est donc prometteuse et pourrait redonner à l’approche ethnobotanique sa place dans la recherche de nouveaux médicaments à partir des plantes médicinales traditionnelles.
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