Pour éviter que le France ne connaisse un jour la même crise sanitaire que les États-Unis avec les opioïdes, la Haute Autorité de santé (HAS) a établi de nouvelles recommandations pour favoriser le bon usage de ces médicaments.
En 2015, près de 10 millions de Français (soit 17,1 % de la population) ont eu une prescription d'antalgiques opioïdes, selon les chiffres de la HAS. En 2019, 450 personnes sont mortes en France à la suite d’une overdose liée à la prise de ces médicaments, si l'on se base sur les données de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). La situation de notre pays sur ce sujet est bien moins alarmante que celle des États-Unis (500 000 morts depuis 1999 selon des estimations) ou même du Royaume-Uni. Néanmoins, la consommation et les décès consécutifs à la prise d’opioïdes (licites ou non) ont augmenté en France au cours des dernières années.
Pour limiter les risques de dépendance, de mésusage, de surdoses liés aux opioïdes, la HAS a défini des stratégies thérapeutiques précises et encadrées afin de « sécuriser leur usage sans en restreindre l'accès ». Pour l'autorité sanitaire, le premier message à faire passer consiste à ne pas banaliser le recours aux opioïdes. « Une quantité prescrite trop importante peut s'avérer rapidement problématique », rappelle la HAS.
De plus, la HAS a élaboré des recommandations pour chaque situation où des opioïdes peuvent être prescrits (douleur chronique non cancéreuse, douleur aiguë, celle liée au cancer ou chez la femme enceinte et allaitante). L'autorité sanitaire estime par exemple que les antalgiques opioïdes ne doivent être envisagés qu'en dernier recours dans le traitement de la douleur chronique non cancéreuse. Elle prohibe complètement leur usage pour soulager les douleurs pelviennes chroniques ou musculosquelettiques et rappelle qu'ils ne sont pas recommandés dans le traitement des migraines. La HAS conseille également d'instaurer le traitement de façon progressive, avec des réévaluations régulières, et de diminuer, voire d'arrêter complètement, un traitement par antalgiques opioïdes six mois après la prescription initiale.
Enfin, la HAS a actualisé ses recommandations sur l'utilisation de la naloxone en ville, dont « la prescription (et la dispensation sous une forme prête à l'emploi) doit être envisagée et évaluée au moment de la prescription d'un opioïde, notamment si la personne concernée est dite “vulnérable” ». Elle rappelle aux professionnels de santé amenés à utiliser la naloxone qu'ils doivent appeler le SAMU après administration du produit et qu'une deuxième dose « doit être administrée 2 à 3 minutes plus tard en l'absence d'amélioration, ou pour prolonger l'effet antidote si les secours ne sont pas arrivés ».
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