Une grande étude menée dans six pays, dont la France, vise à évaluer l’intérêt d’un dépistage différencié selon les risques de chaque femme. Elle pourrait remettre en question le dépistage organisé du cancer du sein tel qu’il existe aujourd’hui. En revanche, il faudra s’armer de patience : les résultats sont attendus pour 2026.
Mieux cibler le dépistage du cancer du sein en fonction des risques de chacune. C'est l'objectif d'une vaste étude menée dans six pays (Belgique, Espagne, France, Israël, Italie et Royaume-Uni), baptisée MyPeBS (pour « My personal breast screening », c’est-à-dire « mon dépistage mammaire personnalisé »).
Après inclusion, les femmes sont réparties en deux groupes et seront suivies durant 4 ans. Le premier groupe suivra le programme classique de dépistage dans le pays concerné. L'autre suivra un programme plus individualisé. Pour les femmes du second groupe, leur degré de risque est évalué en fonction de plusieurs facteurs : densité du sein (les seins les plus denses étant plus à risque), antécédents familiaux, biopsies passées et, à partir de tests salivaires, présence de variations génétiques non héréditaires. Elles sont ensuite classées en quatre catégories qui subissent des examens plus ou moins rapprochés. Une mammographie tous les quatre ans pour les moins à risque, une mammographie tous les deux pour les risques moyens, une mammographie par an pour les risques élevés, à laquelle on ajoute une IRM si le risque est jugé particulièrement haut.
Si l'étude révèle que la stratégie différenciée est plus efficace pour détecter des cancers du sein, les implications seraient considérables en matière de santé publique. En effet aujourd’hui, les programmes de dépistage appliquent la même procédure à l'essentiel des femmes appartenant à la tranche d'âge concernée. Ainsi, en France, on invite toutes les femmes de 50 à 74 ans à passer une mammographie tous les deux ans (sauf les femmes menacées de certaines formes héréditaires qui bénéficient d'un protocole de surveillance rapprochée, mais cela reste minoritaire).
Or « on sait que le risque n'est pas le même selon les femmes », rappelle Corinne Balleyguier, radiologue, qui coordonne la partie française de l’étude. Le dépistage massif fait donc l'objet de critiques récurrentes quant au fait qu'il distingue trop peu les patientes entre elles, au risque notamment de provoquer des traitements inutiles.
Malheureusement, l'étude MyPeBS peine à démarrer. À ce jour, moins de 20 000 patientes ont été recrutées alors qu'elles doivent être au total 85 000. La raison est avant tout organisationnelle : « Il est beaucoup plus compliqué d'inclure (des patientes) que cela n'y parait », remarque Corinne Balleyguier. De plus, la crise du Covid a contribué à ralentir ces procédures et les premières conclusions ne devraient pas être données avant 2026. D'ici là, les patientes intéressées ont jusqu'à l'été 2023 pour se proposer. Les candidates, qui doivent avoir entre 40 et 70 ans, peuvent s'inscrire sur le site de l'étude.
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