Dans un communiqué commun, les Académies de pharmacie et de médecine estiment que l'expérimentation en cours du cannabis thérapeutique déroge aux exigences méthodologiques, sécuritaires et éthiques qui régissent l’évaluation de tout candidat médicament.
Rappelant le cadre réglementaire de l'expérimentation en cours (2021-2023) sur le cannabis dit « thérapeutique », les Académies nationales de médecine et de pharmacie jugent, dans un communiqué commun, que celle-ci déroge aux exigences méthodologiques, sécuritaires et éthiques qui régissent habituellement l’évaluation d'un candidat médicament. En effet, rappellent-elles, « par un arrêté du 16 octobre 2020 qui fixe " les spécifications des médicaments à base de cannabis ", ceux-ci se sont trouvés dispensés d’un essai clinique randomisé, alors qu’on sait qu’il est le seul à même d’évaluer d’une façon satisfaisante la balance bénéfices/risques d’un candidat médicament, dans l’intérêt des patients ». Les Académies pointent par ailleurs ce qui est, selon elles, une autre anomalie : « L'expérimentation ne concerne pas des substances pures, mais des produits à base de fleurs séchées de cannabis et d’extraits aux composants multiples. » Elles rappellent que la balance bénéfices/risques a été évaluée par des essais cliniques randomisés en double insu pour les deux spécialités pharmaceutiques qui ont bénéficié d’une autorisation de mise sur le marché (AMM). L’une, correspondant à du cannabidiol pur, est commercialisée, alors que l’autre, qui associe du tétrahydrocannabinol à du cannabidiol ne l’est toujours pas en France, 6 ans après l’obtention de l’AMM, son service médical rendu étant jugé insignifiant.
Sur un plan éthique, les Académies considèrent par ailleurs que l’expérimentation en cours « devrait s’abstraire de pressions médiatiques ou politiques qui trompent les attentes des patients ». Elles recommandent enfin, en cas de mise à disposition du cannabis à des fins thérapeutiques, que le suivi des effets indésirables et des cas d’abus et/ou de détournement d’usage soit assuré, comme il est de règle, par les Centres régionaux de pharmacovigilance et Centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance.
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