Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) peuvent accroître le risque de démence chez les personnes qui en prennent de manière chronique et favoriser le risque d'infection grave chez le nourrisson selon deux études distinctes publiées ces derniers jours.
Selon de premiers travaux publiés le 9 août dans « Neurology », les IPP, souvent prescrits contre les troubles gastriques, pourraient premièrement favoriser le risque de démence en cas de prise prolongée. Selon cette étude américaine, menée sur un groupe de plus de 5 700 personnes, le risque de démence est augmenté de 33 % chez les personnes traitées par des IPP pendant plus de quatre ans et demi. Chez ces dernières, le risque de démence était donc légèrement plus élevé qu'au sein du groupe n'ayant pas eu recours aux IPP. « Cette étude ne prouve pas que ces médicaments provoquent la démence mais montre seulement une association », prévient l’épidémiologiste Kamakshi Lakshminarayan, de l’université du Minnesota (Minneapolis), dans des propos repris par le journal « Le Monde ». « Bien que nous n’ayons pas trouvé de lien avec l’utilisation à court terme, nous avons trouvé un risque plus élevé de démence associé à leur utilisation à long terme », ajoute la chercheuse, qui a coordonné ces travaux.
Une autre étude, française cette fois, démontre par ailleurs que les IPP augmentaient de 34 % le risque d'infection grave chez le nourrisson. Ces travaux, conduits par le groupement d’intérêts scientifique EPI-Phare, ont été publiés le 14 août dans « JAMA Pediatrics ». Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont cette fois suivi pendant au moins un an tous les enfants nés entre 2010 et 2018 ayant reçu un médicament contre les régurgitations ou contre le reflux gastro-œsophagien (RGO) (soit 1,2 million d'enfants). Selon l'étude d'EPI-Phare, le risque d'infection grave était donc plus élevé chez les enfants traités par IPP que chez les enfants ayant reçu des pansements gastriques ou des antihistaminiques H2.
Selon des chiffres donnés par la Haute Autorité de santé (HAS) en novembre 2020, « 16 millions de patients, soit environ un quart des Français, sont traités par IPP (...). Plus de la moitié des usages ne serait pas justifiée. Ces traitements sont souvent prescrits de manière trop systématique ou sur des durées trop longues », avertissait alors l'autorité sanitaire.
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