L’essai clinique britannique Recovery a livré ses premiers résultats sur son bras consacré à l’hydroxychloroquine. Ne constatant aucun effet bénéfique comparé au traitement standard, les chercheurs annoncent avoir arrêté l’inclusion de nouveaux patients.
Recovery fait partie des grands essais cliniques testant différentes molécules dans le Covid-19 selon les critères standards internationaux, dont les résultats sont très attendus. Et c’est le premier de ce type à livrer des résultats préliminaires sur l’hydroxychloroquine (HCQ). Dans un communiqué vendredi dernier, les chercheurs ont annoncé que la molécule ne montrait « pas d’effet bénéfique » ni sur la mortalité à 28 jours, ni sur la durée d’hospitalisation pour les 1 542 patients sous HCQ en comparaison avec 3 132 patients sous traitement standard. « C'est décevant que ce traitement soit inefficace mais cela nous permet de nous concentrer sur les soins et la recherche sur des médicaments plus prometteurs », indique Peter Horby, principal responsable de l'essai.
En conséquence, les chercheurs ont procédé à « l’arrêt immédiat » de l’inclusion de nouveaux patients dans le bras HCQ de Recovery, ce qu’ils n’avaient pas fait lors de la parution de l’étude rétrospective publiée par « The Lancet » et retirée depuis. Ces résultats préliminaires n’étaient pourtant pas attendus avant la mi-juin, mais le MHRA – l’agence du médicament britannique – a demandé au comité indépendant de contrôle des données de procéder à leur évaluation dès le 4 juin, conduisant au communiqué paru vendredi.
Scientifiques et médecins attendent maintenant la publication des résultats détaillés, ne pouvant commenter sur la seule foi d’un communiqué. Pour l’heure, certains restent dubitatifs, comme l’infectiologue Yazdan Yazdanpanah (essai Discovery), qui se dit surpris de la mortalité élevée à la fois dans le bras HCQ (25,7 %) et le groupe contrôle (23,5 %), même s’il faut rappeler que les hôpitaux britanniques ont aussi été confrontés à de fortes tensions au plus fort de l’épidémie.
Recovery est un essai clinique contrôlé et randomisé mené au Royaume-Uni depuis le mois de mars sur plus de 11 000 patients, âgés de 1 à 109 ans, dans 175 hôpitaux. Il poursuit son évaluation de l’efficacité d’autres traitements, à savoir l’association fixe lopinavir-ritonavir, la dexaméthasone, l’azithromycine, le tocilizumab et le plasma de convalescents.
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