Une étude montre qu’après une infection Covid-19 bénigne, les hommes perdent plus rapidement leurs anticorps protecteurs que les femmes. Ils pourraient donc être moins longtemps protégés contre la maladie dans le cadre d’une vaccination… même si cette hypothèse reste à vérifier.
Une étude des Hôpitaux universitaires de Strasbourg et de l'Institut Pasteur a été conduite sur 308 personnes ayant eu une forme bénigne de Covid-19, pour qui la date exacte de la contamination était connue. Des prélèvements de sérum ont été réalisés à 3 mois et 6 mois après l’infection. Après analyse, les chercheurs ont constaté que les hommes perdent plus rapidement leurs anticorps neutralisants contre le coronavirus que les femmes, indépendamment de l’âge et de l’indice de masse corporelle (IMC). Ce résultat peut amener à penser que les femmes sont protégées plus longtemps contre une possible réinfection au coronavirus. Mais aussi que la vaccination est plus efficace chez elles. Une hypothèse qui reste bien sûr à vérifier.
Par ailleurs, on retrouve cette fragilité masculine au décours de la maladie. En effet, si autant d’hommes que de femmes sont contaminés, les hommes sont plus durement touchés : ils font plus de formes graves et sont plus nombreux que les femmes en réanimation. Ainsi, dans le dernier bilan de Santé Publique France, parmi les personnes hospitalisées pour Covid-19 depuis le 1er mars 2021, 53 % sont des hommes. Et on compte 59 % d’hommes parmi 29 000 personnes décédées à l’hôpital pour Covid-19. « La différence homme-femme pourrait s’expliquer par une cause génétique, le gène X influençant l’immunité, les femmes (XX) pourraient être mieux protégées que les hommes (XY) », explique au « Parisien » le Pr Olivier Schwartz (Institut Pasteur), co-auteur de l'étude. Ou par une différence de comorbidités, les hommes ayant souvent plus de diabète, d'hypertension, etc., du fait d’une consommation d’alcool et de tabac plus forte en moyenne.
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