Le molnupiravir est un candidat traitement antiviral contre le Covid, qui s’administre par voie orale. Selon un essai clinique, il réduit par deux les risques d'hospitalisation et de décès des patients atteints de Covid léger ou modéré.
L'essai clinique sur le molnupiravir, développé par MSD et Ridgeback Biotherapeutics, a été mené sur 775 personnes atteintes de formes légères à modérées de Covid-19 et avec au moins un facteur de risque aggravant. Elles ont reçu le traitement dans les cinq jours après les premiers symptômes.
Selon les premiers résultats, le molnupiravir réduit le risque d'hospitalisation ou de décès d'environ 50 %. En effet, 7,3 % des patients sous molnupiravir ont été hospitalisés ou sont décédés dans les 29 jours suivant leur inclusion (critère de principal de l'étude) contre 14,1 % chez ceux ayant eu un placebo. « Jusqu'au 29e jour, aucun décès n'a été constaté chez les personnes traitées, contre 8 dans le groupe placebo », ajoute MSD. Les résultats étaient suffisamment convaincants pour qu'un comité indépendant de surveillance des données, en consultation avec l’agence américaine du médicament (FDA), décide d'arrêter l'essai prématurément.
Les résultats de l'essai de Merck ont été accueillis assez favorablement dans la communauté scientifique, avec quelques notes de précaution.
Pour Éric Topol, directeur de l'institut de recherche translationnelle Scripps, le fait que l'essai ait été arrêté tant les résultats étaient bons « pourrait être considéré comme un tournant dans la lutte contre le Covid ».
Pour le Pr Yazdan Yazdanpanah, membre du Conseil scientifique Covid-19, qui s’est exprimé lors d’un chat live du « Quotidien du médecin » ce lundi 4 octobre, « il s'agit de résultats prometteurs pour un traitement antiviral oral. Toutefois, pour l'instant, nous ne disposons que d'un communiqué de presse, et il faut regarder les résultats de plus près pour se prononcer ». Mais « si ces résultats venaient à être confirmés, le molnupiravir pourrait être le premier traitement anti-Covid accessible à la prescription de ville, admet le Pr Yazdanpanah. Il faudra alors probablement prescrire ce traitement à des patients à risque d'évolution vers une forme sévère, et dans les cinq jours suivant l'apparition des symptômes ». En revanche, le professeur rappelle que le molnupiravir n'est pas efficace chez les patients hospitalisés.
De son côté, Peter Hotez (Baylor College of Medicine de Houston, Texas) a avancé, sur Twitter, qu’il ne s’agissait pas d’un « médicament miracle, mais d’un outil pour accompagner la vaccination ». Il s'inquiète par ailleurs de la possible apparition d'une certaine résistance au médicament s'il est largement utilisé.
MSD, par anticipation, a en tout cas commencé la production de molnupiravir à grande échelle et prévoit de fabriquer les doses nécessaires pour 10 millions de traitements d'ici à la fin de l'année. Le groupe a déjà passé des accords avec certains gouvernements, dont les États-Unis qui ont prévu d'en acheter 1,7 million si le molnupiravir est approuvé.
Par ailleurs, d’autres médicaments antiviraux oraux sont en cours d’évaluation, en général pour être pris au stade précoce de la maladie, notamment ceux Roche ou de Pfizer.
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