Les analogues du GLP1 sont indiqués en traitement du diabète de type 2 et de l’obésité. Toutefois, ils pourraient également avoir un bénéfice dans le traitement des addictions, notamment dans le sevrage alcoolique et tabagique.
Exénatide (Byetta), dulaglutide (Trulicity)… Les analogues du GLP-1, aujourd’hui indiqués dans le traitement du diabète de type 2 et de l’obésité, n’ont pas que ces cordes à leur arc. Des effets cardioprotecteurs, neuroprotecteurs et néphroprotecteurs ont déjà été mis en évidence, et ils pourraient également avoir un avenir dans la prise en charge des addictions, comme le suggère une revue de la littérature publiée dans « Drug and alcohol dependence » le 1er novembre. Dans ce travail, les chercheurs ont colligé toutes les études sur le sujet. Finalement, ils n’ont retenu que cinq essais randomisés versus placebo, qui ont analysé les effets de l'exénatide et du dulaglutide sur la consommation d'alcool, de nicotine et de cocaïne. 630 participants ont été inclus, sur des durées variant de 6 à 26 semaines.
Les résultats sont toutefois inégaux. En effet, sur les 5 études, seulement deux ont détecté une diminution significative du trouble de l’usage de substance dans le groupe traité par rapport au groupe placebo : l’une concernant la consommation d’alcool et l’autre la consommation de tabac. La troisième étude n'a pas détecté d'effet significatif des analogues du GLP-1 sur la consommation d'alcool, mais a observé un effet dans un sous-groupe de participants obèses. La quatrième étude n'a relevé aucun effet significatif de l'administration d’analogue de GLP-1 sur les effets subjectifs de la cocaïne. Idem pour la 5e étude qui a étudié le dulaglutide, et qui n’a retrouvé aucun effet sur la consommation de cocaïne, ni sur le taux d'abstinence tabagique.
« Même si le nombre d'études pertinentes publiées est encore faible, que les résultats ne sont pas totalement concordants et qu’ils ne concernent que l’alcool et le tabac, ces résultats suggèrent un rôle potentiel des analogues du GLP-1 dans la prise en charge des addictions », concluent les auteurs, qui supposent une action des analogues du GLP-1 sur les récepteurs qui sont exprimés dans les régions du cerveau considérées comme impliquées dans la récompense et la dépendance.
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