Alors que le déficit en hormone de croissance est une complication habituelle de la radiothérapie, peut-on pour autant en donner, sans risquer une récidive de cancer à l’âge adulte, aux enfants ayant eu un cancer ? Si cette crainte a été rapportée, elle vient d’être balayée par une étude publiée dans la revue « European Journal of Endocrinology » en septembre 2020.
Dans ce travail, des équipes de l’hôpital Bicêtre (Assistance publique-hôpitaux de Paris), de l’INSERM, de Gustave Roussy et de l’université Paris- Saclay, ont analysé les données d’une cohorte française (Euro2k) qui réunit 2 852 survivants d’un cancer pédiatrique diagnostiqué avant l’âge de 18 ans, avant 1986. Parmi eux, 196 avaient été traités dans l’enfance par hormone de croissance. « L’équipe de recherche a étudié l’influence du traitement par hormone de croissance sur la survenue des secondes tumeurs avec un recul de 26 ans en tenant compte des doses de radiation reçues par l’ensemble des organes du corps. Celles-ci ont été obtenues grâce à une reconstitution de la radiothérapie reçue pour chaque enfant », indique l’INSERM.
Dans cette cohorte, 374 survivants ont développé une seconde tumeur, dont 40 ayant reçu un traitement par hormone de croissance dans l’enfance. Au final, l’analyse de ces données suggère que le traitement par hormone de croissance n’est pas associé à un risque accru de secondes tumeurs.
Un peu plus de méningiomes
Néanmoins, les chercheurs ont trouvé chez les survivants ayant reçu un traitement par hormone de croissance pendant plus de 4 ans une légère augmentation du risque de méningiome, une tumeur bénigne des méninges favorisée par des fortes doses de radiothérapie. Ce léger excès de risque de méningiome chez les survivants ayant reçu plus de 4 ans de traitement par hormone de croissance n’est cependant pas significatif. De plus, il n’est pas non plus certain que ce soit le traitement par hormone de croissance qui en soit responsable.
« Cette étude apporte des informations sur le devenir à long terme des enfants que nous traitons par hormone de croissance pour un déficit en hormone de croissance secondaire au traitement de leur cancer. Ces nouvelles données nous permettent d’aborder sereinement le traitement par hormone de croissance lorsqu’il est nécessaire et de rassurer les familles concernant l’absence d’augmentation du risque de secondes tumeurs », conclut Cécile Thomas-Teinturier, pédiatre endocrinologue à l’hôpital Bicêtre AP-HP et premier auteur de l’étude.
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