Le lénacapavir (Sunlenca), antirétroviral injectable du laboratoire pharmaceutique Gilead aujourd’hui pris en charge à 100 % par l’assurance-maladie en France, révolutionne le traitement du VIH car il ne nécessite que l’administration d’une dose tous les 6 mois. Ce médicament pourrait également changer la donne en matière de prévention du VIH, comme semblent le confirmer les résultats d’une récente étude.
À l’occasion du congrès AIDS 2024, organisé cette semaine à Munich en Allemagne, les données de l’essai de phase 3 Purpose 1 ont été présentés. Menés par Gilead, ces travaux ont cherché à démontrer l’efficacité de l’antirétroviral lénacapavir en prévention du VIH chez la femme. Pour les besoins de cette étude, dont les conclusions ont été repérées par « Le Quotidien du médecin » et publiées dans « The New England Journal of Medicine », plus de 5 300 femmes, toutes séronégatives au départ, vivant en Afrique du Sud et en Ouganda et âgées de 16 à 25 ans, ont été incluses. Elles ont été divisées en trois groupes, chacun recevant un traitement différent (lénacapavir, emtricitabine-ténofovir alafénamide ou emtricitabine-ténofovir disoproxil).
Sur l’ensemble des femmes suivies, 55 infections au VIH ont été recensées mais aucune des femmes contaminées par le VIH n’appartenait au groupe ayant reçu deux injections de lénacapavir par an. « Alors que l’utilisation de la Prep est sous-optimale, notamment chez les femmes en Afrique, les femmes de couleur aux États-Unis et les migrants dans de nombreux territoires, le lénacapavir apparaît comme une option efficace et discrète », résume donc l’étude.
Ces résultats confirment l’extraordinaire potentiel de l’antirétroviral de Gilead, alors que le Programme commun des Nations Unies sur le sida (ONUSIDA) s’est fixé comme objectif de rayer le VIH de la liste des maladies représentant une menace pour la santé publique à l’horizon 2030. Pour que le lénacapavir puisse jouer ce rôle déterminant, il faudra néanmoins faciliter son accès, notamment dans les pays les plus pauvres. De nombreuses voix se sont élevées, à commencer par celle de Winnie Byanyima la directrice exécutive d’ONUSIDA, pour demander à Gilead de rendre le coût de ce traitement abordable et équitable. Aujourd’hui, le coût du lénacapavir s’élève en effet à 43 000 dollars (soit près de 40 000 euros) par personne aux États-Unis. Winnie Byanyima a notamment exhorté Gilead à autoriser la fabrication générique du lénacapavir. Avec des génériques, le coût du traitement pourrait être abaissé à 100 dollars (environ 92 euros) par personne par an, puis à 40 dollars (environ 37 euros).
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