Comprendre la mémoire immunitaire du SARS-CoV-2 est essentiel pour améliorer les diagnostics et les vaccins, et pour évaluer l'évolution probable de la pandémie.
Pour mieux la cerner, des chercheurs ont analysé 254 échantillons sanguins de 188 personnes ayant été infectées par le coronavirus et résidant aux États-Unis (article publié dans « Science »). Parmi ces échantillons, 43 ont été prélevés plus de six mois après l'infection. Les chercheurs ont étudié la mémoire immunitaire circulante à plusieurs niveaux : celle des anticorps, des lymphocytes B mémoire, des lymphocytes T CD4+ et des lymphocytes T CD8+
Tout d’abord, ils ont observé que chaque composant de la mémoire immunitaire du SARS-CoV-2 présentait une cinétique distincte. Concernant les anticorps, on observe de fortes variations entre les individus, mais au final, entre cinq et huit mois, ils étaient quasiment tous positifs pour les IgG ciblant la protéine Spike ou ciblant le domaine de liaison au récepteur (RBD) du virus.
Quant aux cellules B mémoire, elles étaient présentes en plus grande quantité à six mois après l'apparition des symptômes qu'à un mois. Enfin, les cellules T CD4+ et CD8+ spécifiques du virus ont diminué légèrement avec une demi-vie de trois à cinq mois.
Face ces résultats, les chercheurs restent prudents : « Si l’on sait que la mémoire immunitaire est source d'une immunité protectrice à long terme, on ne peut pas tirer de conclusions directes sur ces quantifications, car les mécanismes de l'immunité protectrice contre le SARS-CoV-2 ne sont pas définis chez l’homme », évoquent-ils. Néanmoins, « certaines interprétations raisonnables peuvent être faites », ajoutent-ils : les composants de la mémoire immunitaire ont été mesurés chez environ 95 % des sujets au-delà de cinq mois, « ce qui indique qu’une immunité durable contre une infection Covid-19 secondaire est possible chez la plupart des personnes ».
De plus, les chercheurs estiment qu'au-delà de l’immunité spécifique et stérilisante apportée par les anticorps, les autres composants de la réponse immunitaire, qui confinent le SARS-CoV-2 à l’arbre respiratoire supérieur et à la cavité buccale, permettent de réduire la gravité de la maladie Covid-19 à celle d'un « rhume banal » ou d'une maladie asymptomatique.
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