Le fezolinetant, traitement non hormonal des symptômes liés à la ménopause, est commercialisé aux États-Unis et est en cours d’approbation en Europe. Toutefois, des chercheurs belges viennent de montrer qu’il pourrait présenter un risque accru de cancer.
Le fezolinetant est un traitement non hormonal des bouffées de chaleur et sueurs nocturnes liées à la ménopause. Il a été approuvé cette année aux États-Unis (et commercialisé sous le nom de Veozah par Astellas) et a obtenu mi-octobre un avis favorable à sa commercialisation par l'Agence européenne du médicament (EMA). Il s’agit donc d’une alternative aux traitements hormonaux de la ménopause (THM), qui sont, selon les études, les plus efficaces pour soulager ces symptômes, mais qui sont également controversés (risque de cancer du sein, de l’endomètre, risque thromboembolique…).
Néanmoins, ce n’est pas pour autant qu’il faut considérer le fezolinetant comme une alternative sûre. Ainsi, trois chercheurs de la faculté de médecine de Namur (Belgique) se sont interrogés sur les risques qu’il peut induire et ont passé en revue toutes les études de phase 3 disponibles publiquement. Leur analyse, qui a été publiée dans « The Lancet », montre que le fezolinetant est associé à une augmentation significative du risque de cancer dans la première année de traitement, majoritairement des tumeurs cutanées ou cutanéomuqueuses.
Dans le détail, le groupe traité par du fezolinetant 45 mg présentait un risque de développer un cancer de 1,46 % par an contre 0,21 % dans le groupe placebo. Alors que le risque du groupe placebo est similaire à celui rencontré dans la population générale aux États-Unis dans la même tranche d’âge, il est augmenté de 4,25 fois dans le bras traité. Autrement dit, « cela signifie qu’un cas de cancer va apparaître tous les 80 patients traités sur une période d’un an », précisent les trois chercheurs namurois.
« Étonnamment, ni la FDA ni l’EMA ne mentionnent ce risque cancérogène. Mais les informations actuellement disponibles ne sont que partielles et il est probable qu’une analyse particulière des cas soit documentée au niveau de l’organisme de réglementation européenne. Ces données devraient être disponibles en fin d’année », poursuivent les auteurs de l’étude.
Toutefois, rien n’est encore arrêté : ces résultats doivent faire l’objet de recherches complémentaires et on attend l’évaluation finale de l’EMA avant que ce traitement ne soit autorisé en Europe.
D’un point de vue pharmacologique, les chercheurs suggèrent que l’augmentation du risque serait liée au mécanisme d’action du fezolinetant. Ce dernier est un antagoniste non hormonal sélectif du récepteur neurokinine 3 : en bloquant le transport de certains neuropeptides, il permet le retour à une sensibilité normale du centre de la thermorégulation.
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