Le sujet est à la fois étonnant, et bien peu ragoûtant…
Les âmes sensibles sont prévenues. C'est le plus sérieusement du monde que des recherches pour la mise au point de toilettes laboratoires sont actuellement menées. Elles ont même eu récemment les honneurs de la revue « Nature biomedical engineering ». L'idée ? Analyser les excréments pour dépister ou suivre une maladie au cours du temps. C'est dans le besoin qu'on reconnaît ses ennemis… Dans un article paru en décembre dernier, des chercheurs décrivent ainsi un modèle de toilette « intelligente » destinée à l'analyse régulière et sur le long terme des excréments d'un utilisateur donné. Chaque passage au petit coin équivaudrait alors à un test médical. Techniquement, un ensemble de capteurs associés à des logiciels dédiés permet la collecte de données reflets de la santé humaine. Ce dispositif autonome fonctionne en utilisant des capteurs de pression et de mouvement, il analyse l'urine de l'utilisateur par colorimétrie, calcule le débit et le volume de la miction en utilisant la vision par ordinateur comme débitmètre urinaire, et catégorise les selles selon l'échelle de forme des selles de Bristol (je ne m'étendrai pas sur la présentation de cette échelle…). Toutes ces mesures sont réalisées, assurent les auteurs, avec des performances comparables à celles d'un personnel médical qualifié. En pratique, chaque utilisateur de ces toilettes/laboratoires est identifié par son empreinte digitale et les caractéristiques distinctives de son anoderme*, et les données sont stockées et analysées en toute sécurité dans un serveur cloud crypté. Ces toilettes high-tech peuvent trouver des utilisations dans le dépistage, le diagnostic et la surveillance longitudinale de populations de patients spécifiques. L'usage de ces W.-C. médicaux sera sans doute contre-indiqué à certains. Aux hypocondriaques, par exemple, que ce monitoring quotidien poussera à coup sûr à la constipation…
* Bordure épithéliale du canal anal.
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