Depuis plusieurs années, les chercheurs du Centre de lutte contre le cancer Georges-François Leclerc (CGFL), à Dijon, développent leur projet de logiciel gratuit capable de prédire le risque de rechute du cancer. Un projet qui pourrait modifier radicalement la prise en charge des patients. Car aujourd’hui, après chirurgie, presque tous les patients reçoivent une chimiothérapie préventive pour éviter une rechute, alors que tous ne présentent pas un risque de rechute. Mais comment les repérer ?
C’est l’objectif poursuivi par les chercheurs du CGFL qui ont choisi d’utiliser un logiciel open-source, QuPath, en capacité d’analyser des images biologiques. « On lui a appris à repérer les tissus, sains ou non, puis à chercher des correspondances pour établir un diagnostic », explique Valentin Derangère, chercheur au CGFL. Un apprentissage qui a demandé la constitution d’une « bibliothèque tissulaire » provenant de 80 malades atteints d’un cancer du côlon et constituée de 35 000 « tuiles » colorées selon la nature du tissu. À partir de cette bibliothèque, le logiciel a pu apprendre à différencier les tissus sains ou malades, à chercher des correspondances pour établir un diagnostic et donc savoir si tel patient risque de récidiver dans les 5 ans à venir.
Élargir la cible
D’après les résultats obtenus, le logiciel est fiable à 85 % et permet d’isoler « le petit quart de malades qui a un risque sur deux de rechuter », et donc de cibler une chimiothérapie plus lourde pour ces patients, souligne François Ghiringhelli, directeur de l'unité de l'INSERM qui mène les recherches au CGFL. « À l’inverse, on détermine les malades, environ 15 %, qui ont de très bons pronostics et qui, donc, ne nécessitent pas de traitement après l'ablation de la tumeur. »
Ce logiciel gratuit s’utilise sur un ordinateur standard. Il vise uniquement le cancer du côlon mais pourra élargir sa cible dès lors qu’une bibliothèque dédiée est constituée, qu’on lui apprend à repérer les tissus sains ou malades et à établir des correspondances pour établir un diagnostic. Selon le Pr Ghiringhelli, une demande d’autorisation de mise sur le marché pourrait intervenir « dans un an ou deux ». À la différence d’Immunoscore, un test de prédiction également utilisé dans le cancer du côlon et mis sur pied avec Inserm Transfert, le test par logiciel s’appuie non seulement sur des données issues du système immunitaire, mais aussi des systèmes cellulaire et tissulaire « pour affiner le pronostic ».
Avec l’AFP.
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