Une nouvelle approche utilisant des antipaludéens associés à un rappel annuel vaccinal a permis de réduire de 70 % le nombre de cas graves de paludisme chez les enfants, selon une étude menée en Afrique subsaharienne.
Ces résultats spectaculaires, publiés dans le « New England Journal of Medicine » le 25 août, pourraient changer la donne dans la lutte contre le paludisme, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
L'approche consiste à combiner - après une vaccination complète contre le paludisme - une dose de rappel du vaccin avant la saison des pluies, avec des médicaments préventifs.
Fabriqué par GSK, « le vaccin RTS,S, n'a qu'une efficacité limitée », explique Brian Greenwood, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine et auteur principal de l'étude. Des travaux ont montré que la protection du vaccin s'érode avec le temps, et que celle-ci est de 30 % sur une période de trois à quatre ans.
L'équipe de chercheurs a donc voulu tester le bénéfice d'un rappel de ce vaccin chaque année après une série de trois doses initiales. Le rappel est administré avant la saison des pluies, lorsque la population du moustique vecteur de la maladie est au plus haut.
Les essais cliniques ont suivi plus de 6 000 enfants âgés de 5 à 17 mois, au Burkina Faso et au Mali, pendant trois ans. Ils ont été répartis en trois groupes : ceux n'ayant reçu que des médicaments antipaludiques (sulfadoxine-pyriméthamine et amodiaquine), ceux n'ayant reçu que le vaccin, et ceux ayant reçu les deux en suivant cette nouvelle approche.
La combinaison des deux a été la plus efficace : elle a réduit de 63 % le nombre de cas, de 71 % les hospitalisations, et de 73 % le nombre de décès, comparé à la prise de traitements préventifs seuls. L'ordre de grandeur était le même comparé au vaccin seul. « C'est assez spectaculaire », a commenté Brian Greenwood. « Et si cette combinaison avait été testée par rapport à une absence de traitement – ce qui n'a pas été fait pour des raisons éthiques —, la réduction du nombre d'hospitalisations et de décès aurait probablement été de 90 % ! », estime-t-il.
Des chercheurs à l'origine de cette étude sont en contact avec l'OMS concernant une éventuelle mise à jour des recommandations de l’organisation.
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