Comment explique-t-on que le variant britannique du SARS-CoV-2 soit plus contagieux que la souche « classique » ? Une étude prépubliée par des chercheurs de l'université Harvard donne un début de réponse.
Le variant britannique du SARS-CoV-2, qui représenterait 36 % des tests positifs en France aujourd'hui selon les chiffres de Santé publique France, se diffuse plus rapidement, à tel point que des modélisations prédisent qu'il deviendra majoritaire dans notre pays d'ici à quelques semaines. Aux États-Unis, des chercheurs de l'université Harvard ont étudié les caractéristiques de ce variant en analysant les résultats des tests RT-PCR subis par 65 personnes, tous joueurs ou membres de l'encadrement technique d'équipes de NBA, la ligue nord-américaine de basket-ball. Des personnes qui doivent être testées avant chaque match et déplacements afin d'éviter au maximum les contaminations.
Parmi les 65 individus testés positifs et qui ont participé à ces travaux, 7 ont été infectés par le variant britannique. Premier enseignement majeur, « la durée globale moyenne de l’infection était de 13,3 jours » chez ces derniers, alors qu'elle n’est que de 8,2 jours en moyenne pour les personnes contaminées par la souche classique. La durée de l'infection étant semble-t-il plus longue avec le variant britannique, cela pourrait donc « contribuer à l’augmentation de la transmissibilité du SARS CoV-2 », analysent les chercheurs. En revanche, la concentration virale au moment du pic de l'infection était quasi identique entre les personnes infectées par le variant britannique et les autres. Une donnée qui semble conforter l'idée que c'est bien la durée de l'infection, et non son intensité, qui expliquerait la plus grande contagiosité du variant britannique.
Par ailleurs, le pic de l'infection paraît intervenir plus tard chez les personnes contaminées par le variant britannique (5,3 jours après le début de l'infection en moyenne) contre environ 2 jours pour les autres. Logiquement, le délai entre ce pic et un test négatif était également plus long avec le variant britannique (8 jours) qu'avec la souche classique (environ 6 jours).
Alors qu'Olivier Véran a annoncé lors de sa conférence de presse du 18 février, que la durée de l'isolement était portée à 10 jours pour les porteurs des variants sud-africain et brésilien, l'étude de Harvard amène à la réflexion suivante. Faut-il également allonger la durée d'isolement pour les personnes infectées par le variant britannique, et si oui, de combien de temps ? Car si ces travaux sont validés et corroborés par d'autres études, une période de 10 jours serait insuffisante, la durée de l'infection avec le variant britannique étant estimé à 13,3 jours par les auteurs de l'étude américaine.
Des études supplémentaires pourraient également permettre d'apporter des réponses à deux autres questions. Faut-il revoir la date à laquelle un patient doit être testé en cas de suspicion de présence du variant britannique, compte tenu de l'arrivée plus tardive du pic de l'infection ? Enfin, si la concentration virale est identique avec les variants dits d'intérêt (comme cette étude semble le montrer pour le variant britannique), était-il pertinent de revoir la doctrine sur le type de masques à utiliser en population générale ?
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