L’activité officinale sort du gouffre dans lequel elle a été plongée du 23 mars au 3 mai. L’amélioration ressentie la semaine suivante se confirme, mais reste timide. Ainsi, du 11 au 17 mai, l’ensemble de l’activité officinale affiche un recul de 4 % par rapport à la même période en 2019 (à comparer au recul de 15 % quatre semaines plus tôt), en raison de la faible reprise d’activité des cabinets médicaux. Les ventes de produits de prescription en ville sont en baisse de 7 %, celles issues de la prescription hospitalière affichent une progression nulle, tout comme les ventes de produits conseil.
Ces moyennes sont différentes d’une région à l’autre. Les plus touchées par le recul de l’activité officinale sont la Bretagne, la Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Corse et l’Ile-de-France. De même, elles sont différentes selon la taille de l’officine. Sur la période du 24 février au 17 mai, les pharmacies dont le chiffre d’affaires dépasse les 7 millions d’euros affichent une baisse d’activité de 16 % quand les plus petites (moins de 2,3 millions d’euros) reculent de 7 %. Des chiffres également très contrastés selon le type d’implantation. Les officines de centre commercial chutent de 13 %, tandis que les pharmacies rurales perdent 4 %. Au global, le recul reste une réalité en semaine 21 (18 au 24 mai), accentué par le jeudi de l’Ascension : -6 % de chiffre d’affaires TTC.
L’espoir de juin-juillet
Côté médicaments, le chiffre d’affaires à l’officine est en baisse en avril (-13,1 %), en particulier pour le non remboursable (-21 %), mais reste positif sur les quatre premiers mois de l’année (+2 %) et sur le cumul mobile annuel à avril (+2 %), malgré une baisse en volume de -0,5 %. « Avec la reprise d’activité qui se profile en juin et juillet, notamment avec des congés moins importants, les chiffres de l’activité officinale devraient s’améliorer », prédit Patrick Oscar, délégué général du GIE GERS.
Les médicaments dans le périmètre du répertoire générique sont aussi en décroissance en avril, avec un chiffre d’affaires en chute de 17,3 %, mais ils affichent un quasi-maintien sur les quatre premiers mois de l’année (-1,7 % en valeur, +0,7 % en volume). « On constate néanmoins l’impact de l’article 66 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2019 qui est entré en vigueur en début d’année et qui bénéficie aux génériques. Le taux de pénétration est de 3 points supérieur à l’an dernier pour chaque mois de 2020 », ajoute Patrick Oscar.
Relations sociales
Quant à l’automédication, le déconfinement ne permet pas au marché de remonter la pente, il reste à -15 % en unités et en valeur en semaine 20. Le marché du selfcare et de la nutrition ne fait pas beaucoup mieux (-8 %). « Nous avons exclu les soins à domicile de ce marché pour ne pas comptabiliser les masques et les gants, précise David Syr, directeur général adjoint de GERS Data, et nous avons comparé le marché de la dermocosmétique avec et sans les solutions hydroalcooliques (SHA). » Résultat : en évolution de 45 % en volume, sa croissance tombe à 4 % sans les SHA en semaine 20. D’autres segments sont particulièrement porteurs comme l’hygiène et l’hydratation des mains, alors que d’autres reviennent au niveau d’avant crise en même temps que les relations sociales reprennent (déodorants, soins visage…), voire sont en hausse comme, sur un autre registre, les médicaments de la dysfonction érectile.
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