Je ne sais pas si, de Napoléon, dont on célèbre ces jours-ci le deuxième centenaire de la mort, il faut retenir la création sanglante (mais éphémère) de son empire européen, ou les réformes civiles qu'il a accomplies, mais je vois très bien que la mise aux enchères de ses biens personnels révèle le fétichisme des acheteurs. Payer 40 000 euros une chemise griffée N que vous n'allez pas revêtir, ça manque un peu de bon sens, quand on pense à tout ce qu'on peut faire avec cette somme. Vous me voyez avec un bicorne, un pantalon casimir, des bas de soie et la main sur le ventre ? Non. Acquérir ce genre de vêtements juste pour les admirer de temps en temps, sous une cloche ou dans un tiroir, prendre le soin d'avoir un système d'alarme, inviter mes amis pour me vanter de posséder ce qu'ils n'ont pas mais dont nous n'avons besoin ni eux ni moi, c'est le comble du ridicule. Il y a certes du romantisme à faire revivre ainsi une époque révolue, que l'on recrée avec quelques objets spécifiques, certes inanimés mais qui ont une âme et la force d'aimer. Mais revenez sur terre, collectionneurs des siècles écoulés : mieux vaut une bonne douche chaude et contemporaine qu'une vasque sans le tout-à-l'égout.
Humeur
Moi, Napoléon
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Publié le 07/05/2021
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Richard Liscia
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Source : Le Quotidien du Pharmacien