Alors que les centres sont appelés à disparaître un à un d'ici à la fin de l'année, 50 millions de vaccinations resteront à effectuer dans les prochains mois. De toute évidence, le gouvernement compte sur les effecteurs de ville — pharmaciens, médecins et infirmiers — pour s'atteler à cette tâche. Pourtant, les pouvoirs publics ne prévoient aucune revalorisation de leur rémunération au prétexte que ces professionnels libéraux bénéficieront du transfert des volumes, une fois les centres fermés. Ils vont même plus loin en songeant à aligner le tarif de l'enregistrement SI-DEP sur celui en vigueur dans les centres, soit 2,70 euros au lieu des 5,40 euros actuels.
C'est peu dire que le directeur de cabinet du ministre de la Santé, la Direction générale de la Santé (DGS), ainsi que les représentants de l'assurance-maladie ont reçu une fin de non-recevoir de la part des syndicats, lors de la première réunion du 18 octobre.
Contrepropositions syndicales
Opposée à toute révision à la baisse des conditions tarifaires, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) propose, pour prendre le relais des centres de vaccination, un forfait englobant l'acte vaccinal et l'enregistrement. Vent debout également contre les propositions gouvernementales, l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO) s'interroge sur les écarts de rémunération entre médecins et pharmaciens et demande un alignement du tarif sur celui des médecins, soit 9,60 euros.
Lors de la prochaine séance de négociations, lundi, les deux syndicats de la profession prévoient de présenter des contrepropositions. Elles devraient porter sur une rémunération spécifique dans le cadre de l’implication des pharmaciens dans le dispositif de l'« aller vers ». Une stratégie que le gouvernement entend désormais intensifier pour améliorer la couverture vaccinale. Pour la FSPF, il s'agirait par exemple de fournir un travail pédagogique au comptoir auprès de certains publics récalcitrants à la vaccination. Toujours dans la stratégie de l'« aller vers », une rémunération complémentaire pourrait, selon l'USPO, être liée à une participation à des structures souples, telles des équipes de soins pluridisciplinaires (ESP), qui se répartiraient la vaccination de différentes cibles. Les publics concernés pourraient être les personnes âgées de plus de 80 ans, les adolescents de 12 à 17 ans, ou encore les populations de territoires éloignés de la vaccination.