L'épidémie de Covid-19 donne lieu à toutes sortes d'expérimentations sauvages de la part de certains médecins, provoquant l'embarras des pharmaciens qui se retrouvent face à des ordonnances potentiellement illégales.
Le Collectif Fakemed a récemment alerté sur ces « nouveaux traitements, parfois présentés comme miraculeux, ne reposant le plus souvent sur aucune base clinique fiable », et dénoncé certains « protocoles sauvages, que ce soit avec des antibiotiques, du zinc, de la chloroquine, de l'héparine, de la vitamine C, voire du soda aux extraits de quinquina ».
Ces pratiques très médiatisées ont conduit le Conseil national de l'Ordre des médecins à publier un communiqué dans lequel il met en garde ces apprentis sorciers. « La mise en danger des patients, s’il apparaissait qu’elle puisse être provoquée par des traitements non validés scientifiquement, pourrait justifier dans ces circonstances la saisine du directeur général de l’ARS pour demander une suspension immédiate de l’activité de ces médecins », prévient le CNOM.
Le Dr Patrick Bouet, président du CNOM et lui-même généraliste, a précisé au « Quotidien du médecin » avoir saisi par courrier les Conseils départementaux de l'Ordre contre les agissements d’une vingtaine de praticiens afin de recueillir leurs explications. « Nous avons identifié ces médecins qui se sont exprimés dans la presse en parlant des traitements X ou Y. Ils vont devoir s’expliquer sur leurs affirmations devant l’institution ordinale, a confié le Dr Bouet. Si l’Ordre départemental estime qu’il y a un manquement à la déontologie, il saisira la juridiction disciplinaire indépendante qui décidera de sanctionner si cela doit être fait. »