* Après son époux Bill Clinton, qui a commis deux livres avec l’auteur de polars James Patterson, Hillary Rodham Clinton publie « État de terreur », un quatre mains avec la Canadienne Louise Penny (les enquêtes de l’inspecteur-chef Armand Gamache). À charge pour l’ancienne Première Dame (1993-2001), sénatrice (2001-2009) et secrétaire d’État des États-Unis (2009-2013) de fournir les détails et portraits de la vie du sérail qui nourrissent ce thriller géopolitique, dans lequel une série d’attentats terroristes met à mal l’ordre mondial. (Actes Sud, 502 p., 23,50 €)
* Auteur d’une douzaine de romans d’espionnage consacrés à la guerre froide et à son héritage, Robert Littell imagine, dans « la Peste sur vos deux familles », une tragédie shakespearienne dans la Russie de Boris Eltsine, à la fin de 1991. Alors que cinq familles mafieuses se disputent le contrôle de Moscou, le fils du plus puissant parrain croise le chemin de la fille de l’ennemi juré de son père… (Flammarion, 295 p., 21 €)
* Initiées par Dan Franck (auteur d’une trentaine d’ouvrages, dont « la Séparation », prix Renaudot 1991) et Jean Vautrin (décédé en 2015), « les Aventures de Boro, reporter photographe » continuent avec un 9e tome, « Boro, Est-Ouest ». Toujours armé de sa canne et de son Leica légendaire, le héros hongrois poursuit un bourreau nazi en fuite en Argentine en 1960, rejoint les réseaux de soutien au FLN algérien à Paris et secourt les Allemands qui s’évadent par les tunnels alors que s’élève le mur de Berlin. (Fayard Grasset, 435 p., 22 €)
* Sixième auteur le plus lu en France, avec 9 romans depuis « Glacé » en 2011 jusqu’à « la Chasse », en 2021, Bernard Minier a délaissé le commandant Martin Servaz pour « Lucia », une nouvelle héroïne, « rebelle, coriace et insolente ». Elle enquête sur un tueur qui s’inspire de tableaux de la Renaissance, eux-mêmes inspirés des « Métamorphoses » d’Ovide. Quand la violence d’aujourd’hui fait écho aux violences de la mythologie, avec l’Espagne actuelle en toile de fond. (XO, 474 p., 22,90 €)
* Audrey Gloaguen, qui réalise des documentaires après avoir été journaliste d’investigation à France 2, entre d’emblée dans la « Série Noire » avec un premier roman, « Semia ». Semia pour Semantic Analysis, un logiciel révolutionnaire qui trace les individus jusque dans leur intimité. C’est ce que découvre une jeune journaliste après le suicide collectif, dans un centre commercial, de personnes apparemment étrangères les unes aux autres, en enquêtant de la banlieue parisienne à la forêt des pendus du mont Fuji, au Japon. (Gallimard, 543 p., 21 €)
* La disparition, le même jour et de manière inexpliquée, de vingt personnalités de premier plan, dont le président des États-Unis, qui constitue les prémices de « l’Armée d’Edward », n’a rien de surnaturel. Pionnier de l’Internet français et dirigeant d’un groupe de médias, Christophe Agnus déroule, à la manière d’un 24 heures chrono mais sur 21 jours, une opération de militants d'envergure jamais atteinte, avec des moyens techniques et financiers démesurés. Elle va conduire à la plus grande chasse à l’homme de l’histoire. (Robert Laffont, 515p., 20 €)
* « Méfiez-vous des anges » clôt la trilogie Paul Green (« l’Affaire Clara Miller » et « la Forêt des disparus »), qui a consacré Olivier Bal. Une femme est retrouvée entièrement tailladée et vidée de son sang. Le journaliste cabossé par la vie et l’inspectrice chargée de l’affaire mettent en lumière, des tréfonds de la Cité des Anges aux villas luxueuses de Beverly Hills, l’emprise sectaire et la manipulation mentale. (XO, 460 p., 19,90 €).
* Deux huis-clos ont pour cadre une carlingue et un thème identique : être obligé de faire crasher l’avion pour sauver sa famille. Dans « Otage », de Clare Mackintosh (douze années dans la police et trois thrillers psychologiques, dont « Te laisser partir »), le dilemme se pose à une hôtesse de l’air, et dans « Chute libre », de T. J. Newman, qui fut hôtesse de l’air, au pilote. Des centaines de vies anonymes et la sienne, contre celles qui comptent le plus pour vous. Un suspense parfaitement réglé et des turbulences à foison dans les deux récits, avec en fond deux terrorismes différents. (Marabout, 421 p., 21,90 €, et Albin Michel, 339 p., 20,90 €)
* Bien qu’il pratique le droit de la propriété intellectuelle et le d.roit des affaires, Olivier Descosse a signé de nombreux thrillers et romans fantastiques. « Peurs en eau profonde » nous conduit dans les fonds marins et le monde de la Tek, la plongée technique et profonde. Au cœur de l’intrigue, la découverte, au large de Marseille, du cadavre d’une femme, avec dans les poumons un plancton inconnu en Méditerranée. Avant que d’autres corps ne remontent à la surface. (XO, 489 p., 19,90 €)
* Remarqué avec « Noyade », l’Américain J. P. Smith donne, avec « la Médium », un thriller psychologique qui lorgne du côté du surnaturel. Pour payer les frais d’hôpital de sa fille qui est dans le coma, une actrice en devenir met en relation les vivants avec leurs chers disparus. Une escroquerie qu’elle pratique avec empathie, jusqu’à ce que la police s’en mêle et que des événements étranges commencent à se produire, effaçant la frontière entre le réel et l’imaginaire. L’arnaqueuse sera-t-elle la victime de ses propres pouvoirs ? (Gallimard, 375 p., 20 €)