Antibiorésistance : plus d’un million de morts en Europe d’ici à 2025

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Publié le 21/04/2015

D’ici à 2025, plus d’un million de personnes trouveront la mort en Europe à cause de l’utilisation d’antibiotiques inefficaces. C’est la terrifiante prédiction de la Société européenne pour la microbiologie clinique et les maladies infectieuses (ESCMID) qui tire le signal d’alarme à la veille du Congrès européen de la spécialité, à Copenhague. La France ne sera pas épargnée. Dans l’Hexagone, « nous avons un problème important de résistance aux antibiotiques, étant donné que les bactéries résistantes venues de pays étrangers se propagent de plus en plus ici – notamment du fait de nos relations particulières de population avec l’Afrique du Nord, réservoir important de multirésistantes aux antibiotiques », indique Patrice Nordmann, spécialiste ESCMID pour la France et professeur en microbiologie à l’université de Fribourg. L’un des problèmes auquel sont confrontées les nations est le non-respect des frontières par les bactéries. « Il est donc fort probable que nous assistions à une propagation de microbes hautement résistants provenant des nations présentant un problème plus grave, augure Murat Akinova, président de l’ESCMID. Nous avons besoin de stratégies aussi bien européennes qu’internationales, ainsi que d’initiatives nationales, car le problème ne restera pas local très longtemps. » Selon l’ESCMID, les nations européennes les plus affectées sont la Grèce, l’Espagne et l’Italie qui « sont confrontées à une apocalypse des antibiotiques imminente, car un nombre grandissant de bactéries au sein des pays sont désormais résistantes à la plupart ou toutes les formes d’antibiotiques connues ». Dans ce contexte, l’organisation prévoit que le nombre annuel de décès en Europe atteigne les 50 000 au cours des dix prochaines années. « La position internationale est encore plus critique et, d’ici à 2050, le nombre annuel de décès pourrait atteindre les 10 millions, surpassant les plus grands tueurs tels que le cancer, le diabète et les accidents de la route », s’inquiète-t-elle.

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Source : lequotidiendupharmacien.fr