Le cancer bronchique est la deuxième tumeur solide la plus fréquente chez l’homme en France, avec plus de 31 200 nouveaux cas en 2018, derrière le cancer de la prostate. Mais il reste le plus meurtrier, provoquant plus de 22 700 décès chez les hommes et 10 300 chez les femmes avec une augmentation préoccupante.
Les cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC) constituent les formes les plus fréquentes, avec près de 85 % des cas. Les autres sont des cancers bronchiques à petites cellules (CBPC) très agressifs. À l’occasion des récents congrès internationaux en oncologie (ASCO, ESMO), des avancées ont été annoncées dans ces deux principales formes.
Des résultats prometteurs
Dans l’étude CASPIAN, Imfinzi (durvalumab), un anti PDL-1 actuellement indiqué en monothérapie dans le CBNPC localement avancé, non opérable, a obtenu des résultats prometteurs sur une nouvelle indication, le cancer du poumon à petites cellules avancé.
Le CBPC est très sensible à la chimiothérapie à base de sels de platine (carboplatine ou cisplatine), plus étoposide, qui permet de réduire la taille de la tumeur chez 80 % des patients. Mais dès l’arrêt de la chimiothérapie, la maladie récidive sur un mode réfractaire. L’étude CASPIAN a ainsi été menée afin d’évaluer l’efficacité et la tolérance du durvalumab en association ou non avec le tremelimumab et la chimiothérapie de référence versus la chimiothérapie seule en première ligne chez les patients atteints d’un CBPC au stade métastatique. Les données issues du bras correspondant aux patients traités par le durvalumab en association avec la chimiothérapie de référence mettent en évidence une diminution de 27 % du risque de décès, tandis que la survie médiane atteint 13 mois chez ces patients vs 10,3 mois dans le groupe contrôle. Les données sur la tolérance sont similaires dans les deux groupes. « Ces résultats positifs s’inscrivent en faveur de l’association du durvalumab et de la chimiothérapie de référence. L’étude CASPIAN pourrait donc représenter vraisemblablement un nouveau standard pour le traitement du CBPC », déclare le Pr Nicolas Girard (Institut Curie).
Un gain de survie globale dans le CBNPC
Tagrisso (osimertinib) est un inhibiteur de tyrosine kinase anti-EGFR de 3e génération qui inhibe sélectivement les mutations activatrices de novo de l’EGFR et également les mutations de résistance comme T790M de l’EGFR, mutation responsable de la résistance au traitement par des inhibiteurs de tyrosine kinase de 1re et 2e génération.
L’étude FLAURA a été menée pour évaluer l’efficacité et la tolérance de l’osimertinib pour le traitement en 1re ligne de patients atteints CBNPC localement avancé ou métastatique présentant des mutations activatrices de l’EGFR, versus comparateurs actifs (gefitinib ou erlotinib, deux des trois ITK de l’EGFR qui constituent le traitement de référence actuel). Les résultats ont montré que le risque de progression ou de décès était réduit de plus de moitié avec Tagrisso (18,9 mois vs 10,2 mois). L’analyse finale des données de l’étude, présentées dernièrement à l’ESMO font état d’une amélioration significative de la survie globale des patients traités par Tagrisso. La médiane de survie atteint 38,6 mois pour ces patients versus 31,8 mois pour les patients traités par erlotinib ou gefitinib. Les taux de survie globale à 12 mois sont de 89 % dans le groupe Tagrisso vs 82 % pour les comparateurs. Ces proportions s’établissent à 24 mois respectivement à 74 % et 59 %, puis à 3 ans à 54 % et 44 %.
« Ces résultats montrent qu’il est possible d’augmenter significativement la survie globale grâce à l’utilisation d’ITK de l’EGFR de 3e génération dès la première ligne de traitement. Cette avancée thérapeutique entraînant un changement de pratique clinique a d’ailleurs été incluse lors de la mise à jour récente des guidelines européennes », explique le Pr David Planchard (Gustave Roussy).
Tagrisso en monothérapie est autorisé dans le traitement de première ligne des patients atteints d’un CBNPC localement avancé ou métastatique avec mutations activatrices de l’EGFR, mais il est encore non remboursable à ce jour.
D'après une conférence de presse organisée par les Laboratoires AstraZeneca.