En dépit d'une croissance au ralenti pour l'excédent brut d’exploitation (EBE), la rémunération des gérants augmente. Les cabinets comptables font ressortir une rémunération annuelle qui se situe en moyenne entre 55 000 et 57 700 euros (KPMG et Fiducial), soit une hausse respective de 4,9 et 1,1 %. Le réseau CGP, qui ne fonde ses statistiques que sur des structures officinales à l’impôt sur les sociétés, obtient pour les gérants une rémunération moyenne de 46 400 euros par an, en hausse de 10,21 % par rapport à 2017.
Cependant précisent les experts-comptables, ces chiffres ne tiennent pas compte des dividendes que se versent les gérants. C’est dire la complexité de telles analyses. Si l’on peut dire que, en moyenne, un pharmacien perçoit 4 000 euros par mois, les niveaux de rémunérations diffèrent selon la taille de l’officine. Ainsi, les plus petites d’entre elles (moins d’un million d’euros de chiffre d’affaires) ne permettront à leur gérant de se rémunérer qu’à hauteur de 36 700 euros par an, voire de 20 100 euros. Bonne nouvelle toutefois, bien qu'encore largement insuffisants, ces niveaux de rémunération ont augmenté d'environ 6 % en un an.
En revanche, une fois franchi le seuil des 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, la rémunération excédera 74 200 euros (Fiducial), voire 80 400 euros (CGP) par an. Si la première s'érode de 3,4 %, la rémunération des clients CGP a progressé de 8 % sur la même période. Les experts-comptables s’accordent pour dire que le gérant commence à percevoir une rémunération décente, c’est-à-dire comparable aux professions disposant du même niveau d’études, à partir d’une activité équivalente à 2 millions d’euros.