À l’occasion de la 13e Journée française de l’allergie, aujourd’hui, l’association Asthme & Allergies rappelle la forte composante allergique dans l’asthme. Cette cause de la maladie devrait s’accentuer avec le changement climatique, source d’une augmentation de pollens.
Les allergies auxquelles est dédiée la journée du 19 mars sont à l’origine de l’asthme dans 80 % des cas chez l’enfant et dans 50 % des cas chez l’adulte. Ce lien reste très souvent méconnu et par conséquent ces pistes de diagnostic ne sont pas explorées, comme le déplore le Dr Marc Sapène, pneumologue et président de l’association Asthme & Allergies.
Dans une vidéo publiée par l'association à l’occasion de cette 13e journée de l’asthme, le médecin insiste sur la nécessité absolue de tenir compte de la composante allergique dans l’asthme. Cette méconnaissance est confirmée par un sondage Ifop réalisé en février dernier et selon lequel 39 % seulement des Français font un lien entre allergie et asthme. Elle conduit à une errance thérapeutique et à une dégradation de l’état de santé et de la qualité de vie de l’enfant et de l’adulte asthmatique. « Il faut arrêter de banaliser l’asthme et l’allergie qui sont deux vraies maladies graves », insiste le Dr Sapène, rappelant que l’asthme provoque chaque année 1 000 décès en France.
Cette prise de conscience est aujourd’hui d’autant plus nécessaire que le contexte environnemental devrait encore se dégrader pour les personnes allergiques et asthmatiques. En effet, comme le signalent la fédération des Associations de surveillance de la qualité de l'air (Atmo France), le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) et l'Association des pollinariums sentinelles de France (APS), « le réchauffement climatique va conduire à une augmentation des quantités de pollens à l’origine de gênes ou d’allergies respiratoires ». Or ces trois réseaux de suivi de la qualité de l’air et des pollens rappellent dans leur bilan publié aujourd’hui que « les allergies les plus fréquentes sont les réactions aux pollens. Ils sont à l’origine de 50 % des allergies respiratoires contre 10 % pour les moisissures ».
À titre d’exemple, les pics de chaleur précoces dans l’année, induits par le réchauffement climatique, favorisent une floraison abondante d’essences comme le bouleau, le platane ou les chênes, d’où une prolifération importante de ces pollens.
La surveillance de ces pollens allergisants s’impose donc car elle permet d’anticiper les traitements avant l’apparition de symptômes délétères pour les personnes allergiques et asthmatiques.