Munis d’écouteurs et connectés à un guide, les visiteurs du salon Expopharm 2018 pouvaient, par petits groupes, passer d’un stand à l’autre sans risquer, comme c’est souvent le cas dans les salons, de s’égarer dans les allées densément fréquentées des halls de la foire.
Le premier parcours mettait les participants dans la peau du client lambda, cherchant un produit dans une pharmacie. Google étant souvent la première porte d’entrée dans le monde digital, le leader des journaux distribués par les officines à leurs clients, « Wort und Bild », y est référencé de telle manière que la plupart des premières recherches aboutissent sur ses pages. De là, les internautes peuvent non seulement trouver des conseils et des articles, mais aussi, bien entendu, les pharmacies les plus proches prêtes à répondre à leur demande. Une fois dans la pharmacie, de nombreux outils digitaux, à l’image des vitrines interactives et dynamiques, orientent le patient dans ses choix, comme l’ont présenté plusieurs sociétés.
Sa pharmacie dans son smartphone
Le parcours suivant abordait les relations entre le patient et le pharmacien, depuis la commande jusqu’au suivi du médicament. Plusieurs sociétés ont pris pied dans ce secteur, à l’image du groupe coopératif Noventi. Ses responsables expliquent que la digitalisation des officines pourra « rendre les pharmacies virtuelles superflues », car elle permettra à chaque patient d’avoir « sa pharmacie dans son smartphone ». Pour cela, le groupe propose de nombreux outils concrets, en premier lieu l’application « callmyApo ». Le patient scanne son ordonnance et commande son médicament à sa pharmacie, qui le préviendra immédiatement dès qu’il sera disponible et prêt à être cherché ou, si le patient préfère, livré rapidement par un coursier moyennant un petit abonnement… D’autres fonctionnalités permettent au patient de dialoguer avec la pharmacie, ou d’avoir des rappels concernant l’observance.
Les deux derniers parcours étaient, eux, plus axés sur le fonctionnement de l’officine, que ce soit en matière de gestion des stocks, de travail au sein de l’équipe ou de facturation auprès des caisses. Ils portaient, de même, sur la conformité et la réalisation des préparations magistrales et officinales, ainsi que sur l’information scientifique et la formation continue.
Pour ses promoteurs, la digitalisation remettra les officines au cœur du système de santé. Reste qu’il faudra aussi que les infrastructures technologiques et les cadres légaux soient enfin disponibles : les pharmaciens rappellent que toutes les officines ne disposent pas encore des réseaux informatiques indispensables à ces missions et, surtout, que les ordonnances électroniques butent encore sur de nombreux obstacles techniques et légaux qui retardent leur généralisation.