Le film français de Robin Campillo, « 120 battements par minute », a décroché la « Palme du cœur » au Festival de Cannes. Cette fresque sur les années sida et les aventures d'Act Up est l'occasion, pour l'association, de rappeler qu'on ne guérit toujours pas du sida.
Le jury du Festival de Cannes, présidé par Pedro Almodovar, a remis dimanche soir son Grand prix au réalisateur français Robin Campillo, pour « 120 battements par minute ». Il avait déjà reçu samedi soir la Queer Palme, un prix récompensant un film des sélections cannoises évoquant les questions LGBT (homosexualité, bisexualité, transgenre). Grand favori de la presse française, ce film est une fresque des années sida qui se penche sur les débuts d'Act Up en France, son activisme mené tambour battant bien avant l'apparition des réseaux sociaux, et ses opérations spectaculaires. Il y montre le combat « contre l'indifférence, les laboratoires et la maladie », une histoire d'amour entre un malade du sida et un autre qui ne l'est pas, mélangeant le sexe, l'amour, les gay pride, les soirées de house music…
Robin Campillo rend ainsi hommage aux militants de la première heure, sans édulcorer les débordements, grâce à l'aide de Philippe Mangeot, président d'Act Up Paris de 1997 à 1999 pour l'écriture du scénario. Pour Act Up, c'est « une chance de parler à nouveau de l'épidémie, qui perdure » et de rappeler qu'en 2017, « on ne guérit toujours pas du sida ! » L'association poursuit : « Il est enfin temps d'éradiquer ce virus qui pourrit nos vies. C'est une question politique, de volonté et des moyens pour ne pas se contenter du saupoudrage de quelques campagnes en matière de prévention. »
La comédie satyrique « The Square », du Suédois Ruben Östlund, a remporté la Palme d'Or de ce 70e Festival de Cannes.