Le Quotidien du pharmacien. Vous avez été élu pour un an président de l’ANEPF lors du congrès de l'association qui s’est tenu à Grenoble du 22 au 25 juin. Quels sont vos projets pour cette année à venir ?
Robin Ignasiak. Tout d’abord, avec le nouveau bureau élu, nous allons nous concentrer sur la réforme du 3e cycle des études de pharmacie. Le ministère de l’Enseignement supérieur envisage en effet de remplacer la 6e année de pharmacie filière officine par un DES (diplôme d’études spécialisées) d’un an. Ce DES devrait comprendre deux stages de 6 mois en ambulatoire (au lieu d’un seul actuellement) sous le statut d’interne et une rémunération plus adéquate. Mais rien n’est encore acté et il reste à savoir ce que renfermera cette dernière année d’étude officinale.
Avez-vous déjà une idée de ce que vous souhaiteriez voir introduit dans ce DES ?
Nous aimerions que les deux stages puissent être différents : que le premier stage soit réalisé en officine, comme actuellement, et que lors du second stage de 6 mois, les étudiants aient la possibilité d’intégrer une structure autre que l’officine, comme une PUI ou un EHPAD, pour qu’ils aient un horizon professionnel plus large. Mais l’ANEPF donnera son avis plus en détail sur cette question en s’appuyant sur les résultats du Grand entretien, auxquels 5 000 étudiants en pharmacie ont répondu. Les résultats seront dévoilés en septembre prochain. Nous souhaitons également avoir le retour des jeunes diplômés de la filière officine, ceux qui viennent d’entrer dans le monde du travail, pour recueillir leur avis sur cette 6e année et les modifications qu’ils proposent.
Menez-vous des réflexions sur les autres années du cursus universitaire ?
Oui, notamment sur la 5e année hospitalo-universitaire. À ce jour, le cadre des externes en pharmacie lors des stages hospitaliers est trop flou, et les missions qui lui sont confiées sont peu professionnalisantes. On peut faire mieux ! Par exemple, des tableaux de bord de stage ont récemment été mis en place pour les stages de 2e année et de 6e année. Pourquoi ne pas en faire de même pour les stages de 5e année ? De plus, certains étudiants nous ont fait part de disparités en termes de rémunération pour cette année hospitalo-universitaire selon les facultés. Il faudra mettre un terme à cette situation.
Qu’en est-il de la PACES. Le dossier est-il clos ?
Nous focalisons désormais sur les expérimentations d’alternatives à la PACES qui ont été mises en place dans environ deux tiers des facultés de pharmacie aujourd’hui, dont certaines rencontrent beaucoup de succès. Il est maintenant nécessaire que le ministère de l’Enseignement supérieur évalue de ces expérimentations et avalise les alternatives les plus satisfaisantes afin de les étendre éventuellement à l’ensemble des facultés de pharmacie.
Et quelle est votre position en ce qui concerne l’expérimentation de la vaccination par le pharmacien d’officine, qui a été fortement soutenue par l’ANEPF ?
Maintenant qu’elle a été mise en place, il faut nous assurer, avec l’aide de nos antennes locales, que toutes les facultés de pharmacie suivent, en proposant aux étudiants une formation complète sur la vaccination, avec une formation pratique à l’acte vaccinal. C’est primordial que toutes les facultés s’investissent dans ces formations pratiques, même celles qui ne font pas partie des régions expérimentatrices.
Quels sont vos autres chevaux de bataille pour la pharmacie d’officine ?
Que la pharmacie clinique apparaisse et se développe au sein des officines, ainsi que les bilans de médication et que les entretiens pharmaceutiques se diversifient. De plus, il faut œuvrer pour que les autres professionnels de santé reconnaissent la plus-value du pharmacien dans ces missions. Nous sommes convaincus que la pharmacie de demain est une pharmacie de services.