Le cancer en première ligne

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Publié le 13/10/2016

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Les cellules cancéreuses se servent notamment de l’autophagie pour se défendre contre le stress important que représente la chimiothérapie. Plusieurs équipes ont donc suggéré qu’une inhibition de l’autophagie pouvait améliorer l’efficacité des chimiothérapies. Plusieurs essais tentent notamment de coupler l’hydroxychloroquine, un antipaludéen connu pour inhiber l’autophagie, au paclitaxel, au carboplatine, ou au bevacizumab. « Une quarantaine d’essais de ce genre dans les cancers solides, ou les cancers du sang sont en cours, explique Patrick Auberger, directeur du centre méditerranéen de médecine moléculaire à Nice. On s’intéresse notamment à des médicament anti rejet comme le sirolimus qui inhibent la voie mTOR, qui est une des voies d’activation de l’autophagie. »

Deux écoles de pensée
Deux écoles de pensée s’affrontent, explique le Pr Guido Kroemer, médecin biologiste à l’hôpital européen Georges Pompidou et directeur de recherche à l’INSERM et au Gustave Roussy Cancer Campus. « Les cellules cancéreuses sont aptes à survivre en milieu hostile, explique-t-il. Or l’autophagie, en renouvelant le cytoplasme, augmente la vigueur de la cellule. Le premier courant de pensée, avec en tête Craig Thompson ou Eileen White, postule qu’en inhibant l’autophagie, on diminue la résistance au stress des cellules cancéreuses, ce qui faciliterait l’effet de la chimiothérapie. Personnellement, je pense qu’en inhibant l’autophagie, la cellule cancéreuse devient moins visible et la réponse immunitaire anticancer est moins bonne ».
Des incertitudes demeurent également sur le bon timing de l’inhibition et de l’activation de l’autophagie. « Dans les étapes précoces de la maladie, on pense qu’elle a un effet suppresseur de tumeur, précise Patrick Auberger mais quand le cancer métastase ou devient très avancé les cellules ont un besoin important d’énergie qui est fourni par la dégradation de leurs propres composants par l’autophagie qui devient alors promotrices. »

D. C.

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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3294