Les cannabidiols réduiraient de moitié le nombre de crises d’épilepsie chez les patients souffrant du syndrome de Lennox-Gastaut, selon des résultats qui vont être présentés lors des rencontres annuelles de l’académie américaine de neurologie qui se tiendront du 22 au 28 avril, à Boston.
Le Dr Anup Patel, de l’école universitaire de médecine de Columbia, et ses collègues, ont suivi 225 patients, âgés en moyenne de 16 ans pendant 14 semaines. Ces patients avaient en moyenne 85 crises par mois, et étaient en échec thérapeutique avec 6 autres traitements en moyenne. La moitié de ces patients ont pris des GWP42003-P, une formulation de cannabidiol produite par la firme GW Research qui finance ces travaux tandis que l’autre moitié étaient placée dans un groupe placebo.
La moitié des patients sous GWP42003-P recevait une dose quotidienne de 20 mg/Kg, et l’autre moitié recevait une dose plus faible de 10 mg/kg. Le nombre moyen de crises est diminué en moyenne de 42 % avec la plus forte dose, et 40 % des patients voyaient leurs crises réduites de plus de moitié. Dans le groupe prenant une dose plus faible, le nombre de crises était réduit de 37 % en moyenne, avec un nombre de crises divisé par 2 chez 36 % des patients. Dans le groupe placebo, le nombre de crises était réduit de 17 % en moyenne, et diminuait de moitié chez 15 % des patients.
Des effets secondaires ont été observés chez 94 % des malades prenant les doses les plus fortes, chez 84 % de ceux prenant des doses plus faibles et chez 72 % des patients du groupe placebo. La perte d’appétit et des somnolences ont été les effets secondaires les plus fréquents.
Parkinson, l'apomorphine enfin évaluée
Au cours de ce même congrès, le Dr Regina Katzenschlager, de l’hôpital Danube (affilié à l’université de Vienne, en Autriche), comblera un vide historique en communiquant les résultats d’efficacité et de sécurité de l’apomorphine, une molécule contre la maladie de Parkinson synthétisée en 1865 et utilisé depuis les années 1950. Mais aussi vieux que soit son usage, ce traitement n’avait jamais été évalué dans le cadre d’un essai randomisé contre placebo.
Au cours d’une étude de phase III, 107 patients souffrant de formes avancées de la maladie de Parkinson ont été recrutés. Ces patients ont été répartis en deux groupes, un premier groupe recevait de l’apomorphine en injection sous-cutanée, en plus de la lévodopa, tandis que l’autre groupe recevait un placebo. Les injections étaient assurées toutes les 14 à 18 heures via une pompe identique à celle utilisée par les diabétiques de type 1.
La durée moyenne quotidienne pendant laquelle la lévodopa ne réduit plus les symptômes (akinésie, bradykinésie, tremblements) est diminuée de 30 minutes par jour dans le groupe placebo contre 2 heures et demie dans le groupe sous apomorphine. La majorité (71 %) des patients sous apomorphine considère qu’il y a eu une amélioration de leur état de santé, contre seulement 18 % des patients sous placebo. Par ailleurs, 19 % des patients sous apomorphine estiment que leurs symptômes se sont aggravés, contre 45 % de ceux sous placebo.