La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) a un impact considérable sur la vie quotidienne des patients. La perception qu’en ont ceux qui en souffrent varie beaucoup d’un sujet à l’autre. Les symptômes exprimés sont multiples : dyspnée, expectoration, toux, oppression thoracique, dépression… Il faut penser à la BPCO chez tout fumeur, avec des cas de plus en plus sévères et de plus en plus fréquents chez les femmes.
Mais la BPCO ne concerne pas que les fumeurs et les fumeuses, d’autres facteurs de risque ont été identifiés comme une susceptibilité génétique particulière, la pollution environnementale, les expositions professionnelles (poussières, fumées, aérocontaminants), les infections respiratoires de l’enfance (coqueluche…), ou encore le surpoids.
L’inflammation des voies aériennes est au cœur de la BPCO. Le point de départ consiste souvent en surinfections et la répétition des bronchites aiguës (une par an trois ans de suite par exemple) suffit à déterminer un état de bronchite chronique. La dyspnée n’est pas toujours rapportée spontanément, d’abord présente à l’effort physique et sportif, elle s’aggrave progressivement limitant le patient dans ses activités quotidiennes, puis elle s’installe au repos.
Les infections bactériennes et virales jouent un rôle majeur dans le déclenchement des exacerbations ; celles-ci majorent le déclin des fonctions pulmonaires et l’irréversibilité de la maladie, leur fréquence accélère les hospitalisations et la mortalité. Parmi les autres causes de mortalité, il faut tenir compte du retentissement des comorbidités, cardio-vasculaires notamment, sur la survie des patients.
Une prise en charge plurifactorielle
Quel que soit le stade de la pathologie, la prise en charge thérapeutique doit être globale et la plus précoce possible afin d’améliorer la morbi-mortalité. Les objectifs des traitements sont d’obtenir une diminution des symptômes, une prévention de la progression de la maladie, une réduction de la fréquence ou de la gravité des exacerbations, une amélioration de la tolérance à l’exercice.
La plupart des médicaments utilisés existent sous forme inhalée, tant en traitement de fond qu’en traitement d’appoint. La souffrance est aussi psychologique, le handicap social est d’autant plus mal perçu et accepté que les patients sont culpabilisés d’avoir en quelque sorte induit leur maladie, pour beaucoup liée au tabagisme (90 % des cas). Cela les conduit à l’isolement et à une perte de confiance, les femmes souffrent davantage (anxiété, dépression) que les hommes du regard social sur leur affection.
Ces éléments psychosociaux semblent aussi importants à prendre en compte et à traiter que les signes fonctionnels propres de la BPCO qu’ils aggravent. La prise en charge du patient doit tenir compte de sa vie pratique quotidienne, mais elle passe obligatoirement par la réduction des facteurs de risques.
Les principales mesures que le pharmacien doit conseiller sont le maintien d’une activité physique adaptée et/ou la réhabilitation à l’effort, l’arrêt du tabac et/ou l’incitation au sevrage tabagique, la mise en place d’un programme nutritionnel, la vaccination antigrippale tous les ans et antipneumococcique tous les trois ou cinq ans pour éviter les surinfections respiratoires.