Résolument optimiste pour 2018, le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), Gilles Bonnefond, affirme que l’avenant n° 11 signé cet été avec l’assurance-maladie et les organismes complémentaires va permettre de faire sortir l’officine de la sinistrose dans laquelle elle était plongée.
« Nous avons signé un texte, il nous faut maintenant le mettre en œuvre », explique de son côté le directeur général de l’assurance-maladie Nicolas Revel, à l’occasion des 10es Rencontres de l’USPO, qui se sont déroulées mercredi dernier au ministère de la Santé. Selon lui, cet avenant est plus protecteur que la précédente réforme, même s’il considère qu’elle a contribué à stabiliser la situation économique des officines.
Autre chantier auquel entend s’atteler l’USPO, celui de la médication officinale, que le syndicat souhaite voir inscrire dans un parcours de soins. Également invitée à participer aux Rencontres de l’USPO, Séverine Salgado, directrice santé à la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF), défend pour sa part l’idée d’une médication officinale accompagnée par le pharmacien. Elle pose toutefois plusieurs préalables à sa mise en place, tels la validation d’arbres décisionnels et la réalisation d’une étude sur l’impact financier d’une telle mesure. Car, à ses yeux, le développement de la médication officinale ne permettra pas d’éviter un tiers des consultations, comme on le dit souvent. « Lançons-nous dans une expérimentation qui pourrait être limitée à une liste de pathologies et aux médicaments de prescription médicale facultative », plaide Séverine Salgado. La présidente de l’Ordre, Carine Wolf-Thal, estime quant à elle que l’on peut aller plus loin et permettre aux pharmaciens de conseiller et délivrer des médicaments de prescription obligatoire, comme les antalgiques. « Soyons ambitieux, nous sommes les experts du médicament », estime Carine Wolf-Thal.
Lors des 10es Rencontres, Gilles Bonnefond a également rappelé que le décret permettant de définir les prestations et services que pourront proposer les pharmaciens, tels la PDA ou le portage des médicaments au domicile des patients, faisait également partie de ses priorités. Tout comme la sortie de médicaments de la réserve hospitalière, en particulier les chimiothérapies et les traitements de l’hépatite C. « Nous réfléchissons, avec la Direction générale de la santé, à comment faire évoluer la liste », indique Katia Julienne, directrice adjointe de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS). Quant au décret services, elle affirme que « c’est un travail auquel nous nous sommes d’ores et déjà attelés ».