LES CHIFFRES Obépi-Roche de l’Indice de masse corporelle (IMC) relevés en France entre 1997 et 2009 sont alarmants : la population grossit de façon inquiétante. Si le surpoids se maintient (+ 11 %), l’obésité (IMS compris entre 30 et 39,9) augmente de + 62 %, et l’obésité dite massive (IMC supérieur à 40) atteint une progression record de + 266 %. On est passé de 8,2 % d’obèses dans la population adulte à 14,5 %. Cette évolution pernicieuse, que l’on peut qualifier d’épidémie, justifie l’intérêt porté à cette situation.
L’objectif de l’étude européenne GSK Healthcare était de pénétrer dans le vécu et le quotidien des patients pour mieux comprendre leurs attitudes et leurs approches vis-à-vis du surpoids, leurs raisons et leurs motivations à perdre du poids et leur besoin de soutien. Elle a été menée sur plus de 8 500 personnes ayant un IMC supérieur ou égal à 28. En France, les 500 personnes interrogées se répartissent en trois groupes d’IMC : 34 % ont un IMC compris entre 28 et 29,9, 50 % entre 30 et 35,9, et pour 16 % l’IMC est supérieur à 36. Les taux mesurés au niveau de l’ensemble européen sont très proches. Les personnes les moins conscientes de leur problème de surpoids se situent dans la tranche d’IMC 28 et 29,9 et elles ont tendance à minimiser leur situation. Elles gèrent le problème elles-mêmes, elles n’en parlent pas à leur médecin et n’envisagent pas de le faire pour 59 % d’entre elles en France et 65 % en Europe. Dans la tranche IMC 30 et 35,9, 70 % des répondants ont cherché à perdre du poids depuis 3 à 4 ans, mais ils ont connu des échecs à répétition et ont regagné leurs kilos, et 52 % en France ont conscience de la nécessité d’un accompagnement médical. La recherche de perte de poids est encore plus ancienne (6 ans et plus) et le taux d’échecs plus important (72 %) dans la tranche IMC supérieur à 36. De plus, les personnes atteintes d’obésité massive souffrent d’un handicap psychologique et du regard des autres quand elles mangent (20 %). À noter que, dans cette catégorie, les Français sont nettement les plus nombreux à ne pas chercher à perdre du poids. D’une façon générale, plus il y a de gens gros dans un pays, plus on s’identifie à eux et la préoccupation de maigrir est moindre.
Des différences de motivation entre hommes et femmes.
Les répondants sont dans l’ensemble très clairvoyants pour donner les raisons de leur surpoids. Ils ne cherchent pas d’excuses et ne parlent pas de prédisposition génétique. En France, 48 % pensent que c’est parce qu’ils mangent mal, 34 % qu’ils mangent trop, et 33 % qu’ils n’ont pas le temps de manger correctement ou de faire de l’exercice. Les femmes invoquent souvent un problème de santé (35 %).
Les motivations à perdre du poids font apparaître de fortes différences selon le sexe : 58 % des femmes en France mettent en avant le besoin de gagner de la confiance en soi, alors que les hommes sont plus inquiets pour leur santé (49 %) et ils sont motivés par le fait de vivre plus longtemps. Ils sont aussi plus nombreux à avoir besoin d’un soutien familial et médical que les femmes. Les attentes sont plus fortes chez les femmes que chez les hommes et, dans l’ensemble, ils attendent qu’on leur donne des instructions alimentaires claires, des conseils pratiques et faciles d’activité physique. Mais, en même temps, ils veulent garder le plaisir alimentaire auquel ils sont habitués.