Alors que l’arthrose est vécue comme un fardeau pour les malades et qu’elle peut être une maladie grave, elle n’est pas toujours considérée comme telle, notamment par les pouvoirs publics. L’arthrose est la première cause d’invalidité des plus de 40 ans et la deuxième cause de consultation chez le généraliste.
L’Alliance nationale contre l’arthrose et l’AFLAR (Association française de lutte anti-rhumatismale) ont mis en place depuis 3 ans, des outils et des actions de communication pour faire reconnaître l’arthrose, améliorer sa prise en charge et la qualité de vie des patients. La première étape en 2012, a vu la création du site internet Stop-Arthrose (www.stop-arthrose.org), devenu aujourd’hui le premier site associatif grand public de référence sur l’arthrose.
La 2e étape a été le lancement de l’enquête Stop-Arthrose qui a montré que pour 90 % des patients, la douleur est loin d’être contrôlée et que pour 80 % d’entre eux ce que l’arthrose altère le plus dans leur vie, ce n’est pas leur mobilité, c’est leur moral.
La 3e et dernière étape a été la création d’un panel citoyen qui a permis d’identifier les grands axes des états généraux qui se sont déroulés de septembre 2014 à juin 2015, dans 10 villes, autour de 5 thèmes : optimisation du parcours de soin, vie quotidienne, prise en charge de la douleur, chirurgie et prothèses, prévention et réduction des inégalités sociales de santé. « Nous avons pris notre bâton de pèlerin pour une démarche inédite », a expliqué le Dr Laurent Grange, rhumatologue au CHU de Grenoble et président de l’AFLAR. Les dix tables rondes ont rassemblé 271 participants, patients et professionnels de santé (médecins rhumatologues, chirurgiens, kinésithérapeutes, pharmaciens, médecins thermaux et rééducateurs, assistantes sociales, infirmières, pédicures podologues…) Ces journées de réflexion ont abouti à 79 propositions (dont 21 prioritaires), souvent inédites pour améliorer la prise en charge de l’arthrose. Trois axes d’actions prioritaires pour 2016 ont ainsi été dégagés : soulager la douleur des patients, aboutir à une reconnaissance de cette maladie grave et favoriser une information performante des patients, mais aussi des professionnels de santé.
L’Alliance nationale contre l’arthrose espère qu’un Plan Santé prendra enfin en considération cette pathologie source de douleurs et de handicaps.