Alors que Marisol Touraine annonce la fin des déficits des comptes sociaux pour 2017, le Haut Conseil de la santé publique met en garde sur les conséquences néfastes des restrictions budgétaires affectant la protection sociale.
« Les crises économiques entraînent souvent une diminution des budgets consacrés à la protection sociale, ce qui impacte directement les déterminants de santé et les inégalités sociales de santé », observe le Haut Conseil de la santé publique (HCSP).
Cette haute instance sanitaire met donc en garde le gouvernement sur l'impact à long terme que pourraient avoir les restrictions budgétaires affectant aujourd'hui la protection sociale : « À l’heure où l’on envisage 50 milliards d'euros d’économies entre 2015 et 2017 (dont 10 milliards pour l’assurance-maladie et 11 milliards pour la protection sociale), il est impératif de mesurer les effets à long terme de l’ensemble des politiques mises en œuvre et de l’environnement ainsi créé, car on sait de mieux en mieux que l’état de santé de l’adulte est lié aux conditions de vie dans l’enfance », insiste le HCSP, qui émet des recommandations au gouvernement dans l'ouvrage « Crise économique, santé et inégalités sociales de santé ».
Il ajoute : « les crises économiques affectent particulièrement les populations les plus démunies et les politiques qu’elles suscitent ont des conséquences sur la santé et les inégalités sociales de santé. Des études conduites dans plusieurs pays montrent des impacts complexes à court terme. On note par exemple une dégradation de la santé mentale, une augmentation des suicides, mais une baisse des accidents de transports ».
L’impact des restrictions pourrait donc avoir des répercussions totalement sous estimées aujourd’hui.