LE GROUPE pharmaceutique Sanofi a annoncé le 29 octobre la décision « à l’unanimité » du conseil d’administration de mettre fin aux fonctions de Christopher Viehbacher, son directeur général. Il lui reprochait notamment de piloter Sanofi « en solitaire » depuis Boston, ce qui suscitait des craintes d’une perte de l’ancrage français du groupe au profit des États-Unis. Âgé de 54 ans, Christopher Viehbacher dirigeait le groupe depuis 2008. Il a réussi à négocier sans trop de dégâts la fin de la période d’exclusivité des médicaments phare de Sanofi et à redéployer les activités du groupe autour d’une série de métiers à fort potentiel. Il a aussi engagé une restructuration controversée des activités de recherche de Sanofi en France. Le dernier plan de réorganisation prévoyait plus de 450 transferts de postes et la suppression nette d’environ 180 emplois d’ici à 2015.
Dans un communiqué, Sanofi a indiqué que la poursuite de son développement exigeait « un management fédérant plus largement les talents, une focalisation plus grande sur l’exécution et une collaboration étroite et confiante avec le conseil d’administration ». En attendant la nomination du futur directeur général, c’est le président du conseil d’administration, Serge Weinberg, qui assurera l’intérim. Ce dernier a assuré que le départ de Christopher Viehbacher ne conduirait pas à un changement de cap stratégique mais qu’il était dû à « un problème de management et d’exécution ». Dès la nomination d’un successeur, Sanofi a indiqué que la gouvernance reviendrait à une présidence et une direction générale dissociées.