DEUX TIERS des patients atteints d’un cancer souffrent d’effets cutanés secondaires aux traitements. L’Oréal Recherche & Innovation, La Roche-Posay et le Centre de cancérologie Gustave Roussy se sont associés pour créer un « Guide Beauté » qui répond aux besoins des patientes. Son contenu s’appuie sur les résultats d’une étude rétrospective descriptive des effets cutanés indésirables, réalisée avec le Pr Caroline Robert (Gustave Roussy) chez 650 patients d’âge moyen 58 ans, consultant à Gustave Roussy pour des troubles dermatologiques liés aux traitements : folliculites (71 % des cas), éruptions maculopapuleuses (28 %), xérose (25 %), syndrome mains-pieds (18 %).
En ce qui concerne les effets sur les cheveux, 20 % souffraient d’alopécie, 12 % de modifications de la texture des cheveux (fragilité) et 5 % de modifications de la couleur (cheveux blancs). Quant aux modifications des ongles, 13 % présentaient des paronychies et 9 % des onycholyses.
Une autre enquête descriptive sur 52 patientes a montré l’impact négatif des traitements sur le confort physique (56 %) et sur le moral (46 %). Ainsi, 35 % des femmes se maquillent moins souvent et 29 % ne se soignent pas les mains. Par ailleurs, 79 % des patientes interrogées constatent une sécheresse de leur peau, des muqueuses (56 %) et des yeux (48 %), et 60 % ressentent des démangeaisons.
« Prendre soin de son apparence pendant les traitements fait partie des conduites qui peuvent aider à garder le moral et mieux appréhender la maladie. D’autant que 39 % des femmes retournent au travail », souligne le Dr Michèle Verschoore (directrice médicale, L’Oréal Recherche & Innovation). C’est ainsi qu’a été élaboré un « Guide Beauté » qui sera distribué avec le numéro de mai du magazine « Rose » (édité à 180 000 exemplaires), distribué gratuitement dans 1 500 services de cancérologie des hôpitaux publics, Relais H des hôpitaux et centres de lutte contre le cancer (Unicancer). Il renferme de nombreux conseils de médecins et d’experts (hydrater sa peau, se protéger du soleil, se maquiller les yeux, prendre soin de ses ongles…), des informations sur les traitements, accompagnés de témoignages de patientes.
Formation des officinaux.
Afin de faciliter l’accompagnement cosmétique de ces toxicités cutanées, La Roche-Posay a par ailleurs, réuni un groupe de travail de dermatologues et oncologues. Ce groupe a examiné les dernières données scientifiques disponibles en matière d’utilisation de produits d’hygiène et de soins cosmétiques et a proposé des recommandations pratiques à destination des professionnels de santé pour accompagner les patients au cours de leur traitement contre le cancer. Depuis 2014, ce sont près de 800 professionnels de santé (pharmaciens, oncologues, infirmiers, dermatologues) qui ont ainsi été sensibilisés et formés aux effets secondaires cutanés des traitements anticancéreux. « Une trentaine de formations à destination des officinaux ont été programmées pour l’année 2015 dans toute la France. L’accueil est excellent, les pharmaciens sont vivement intéressés par ce thème, qui n’avait jusqu’à présent pas été abordé », déclare Amélie Priollet, directrice des relations médicales La Roche-Posay.