C’est au nom de la ministre de la Santé Marisol Touraine que, pour la 2e année consécutive, le directeur général de l’offre de soins (DGOS), Jean Debeaupuis, a renouvelé « tout son soutien et son attention » à l’évolution de la profession, dimanche dernier au Congrès national des pharmaciens. Le discours débité à toute allure ferait presque manquer les engagements pris en faveur de l’officine et l’assurance que « la ministre a bien conscience de l’impact des économies (issues de la maîtrise des dépenses de santé – NDLR) sur l’officine et des évolutions importantes auxquelles doit faire face la profession ». Mais « depuis trois ans », des mesures renforcent le rôle de professionnel de santé de proximité, à commencer par les honoraires de dispensation qui « valorisent la fonction de conseil de pharmacien d’officine » et réduisent la dépendance de sa rémunération aux prix, marges commerciales et volumes de médicaments vendus.
À cette occasion, Jean Debeaupuis confirme que cet honoraire, « qui s’est substitué à l’ancien forfait boîte, s’applique à l’ensemble des médicaments remboursables, qu’ils aient été prescrits ou non ». Une réponse claire aux inspections récentes de la DGCCRF. Pour lever toute ambiguïté, Jean Debeaupuis annonce qu’un amendement législatif sera intégré au projet de loi de modernisation du système de santé lors de son examen par l’Assemblée nationale à partir du 17 novembre.
Le DGOS cite également le rôle essentiel des pharmaciens dans la promotion des génériques et salue le taux de substitution moyen de 83 % dans le répertoire conventionnel. Sans préjuger des négociations en cours avec l’assurance-maladie concernant la ROSP génériques, il affirme que le montant global de cette rémunération en 2016 doit rester « sensiblement similaire au montant de l’année précédente ». Jean Debeaupuis va plus loin en évoquant les « nouvelles missions qui préfigurent l’avenir ». Il énumère : l’introduction dans le dispositif ROSP des entretiens pharmaceutiques AVK et asthme, la prévention des effets indésirables des médicaments chez le sujet âgé polymédiqué, la préparation des doses à administrer (PDA)… Des missions dont la ministre souhaite voir la réalisation et auxquelles « devront correspondre la négociation d’honoraires appropriés ».
Cet engagement est encore renforcé par le soutien réaffirmé « du ministère de la Santé sur quatre sujets clés », à savoir le monopole officinal du médicament, l’ouverture du capital des officines aux seuls pharmaciens adjoints à hauteur de 10 %, le maillage territorial et ses règles d’installation, et la formation professionnelle continue. Un message de soutien qui arrive au bon moment.